Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

fmi

  • 114

    Ebloui, il la prend en filature rue Rébéval, mais immédiatement sa nuque s'affaisse, son pas s'alourdit, sa silhouette devient morne, l'incitant on ne peut plus clairement à changer de direction.

    "Non, bébé. Ne t'inquiète pas, tu ne vas pas perdre ton emploi. S'il te plaît bébé, ne t'inquiète pas..." aurait marmonné Strauss-Kahn à une femme de chambre bien pusillanime, ritournelle dont des sources à peu près sûres s'autorisent à penser qu'il devait la connaître par coeur, pour l'avoir un nombre incalculable de fois sussurée aux oreilles d'autres victimes : celles de la politique du FMI.

    Les plus belles séquences de Borzage sont celles qui expriment le souhait de suivre à la trace ses personnages, de se lancer à leurs trousses dans chaque recoin du décor où ils se débattent, usant de panoramiques à 360° qui explorent tous les détails d’un quartier misérable, de caméra montées sur ascenseur ou sur planche à roulettes qui relatent de bout en bout l’ascension des uns et la fuite des autres, indispensables ingrédients de ces récits de brimades et d’effusions. Si les conditions de séparation puis de retrouvailles de ses personnages s’inscrivent bien dans le mélodrame le plus excessif, Borzage se distingue des productions de l’époque, à la fois par cet excès même (grâce à l’amour, la marche peut être rendue aux paraplégiques, voire la vie aux morts des tranchées !), mais aussi par son souhait de traduire les tensions et les drames par la mise en scène plutôt que par les mimiques outrées ou l’emphase gestuelle. Ce n’est pas pour rien qu’à l’époque, un jeune critique français s’enthousiasma pour ce réalisateur également admiré des surréalistes, et défendit le lyrisme échevelé de Lucky Star : il s’appelait Marcel Carné.

    Lien permanent 3 commentaires