Je me souviens des actrices mal habillées de Téchiné, de leurs gilets amples et de leurs pantalons trop courts
Je me souviens des caresses de Delon sur la joue des femmes, presque toujours avec le dos de la main
Je me souviens du regard violet de Michelle Wild
Je me souviens de Michel Aumont, profondément endormi au dernier rang d’une salle où je distribuais l’été quelques cornets à l’entracte. Il me parut semblable à tous les cadavres qu’il avait joués, déclenchant chez moi une sorte d’admiration
Je me souviens de l’elliptique harem d’Emmanuelle 5, brèves minutes de cinéma de la part d’un Borowczyk déchu
Je me souviens de la violence des films d’Henri Pachard
Je me souviens de ma mère qui lors de scènes osées, me demandait de mettre une main devant les yeux et y rajoutait la sienne
Je me souviens du bruit des vagues lors du regard-caméra de l'ultime plan de La dolce vita, des 400 coups, du Petit lieutenant.
journal intime
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HYPERMNESIE (1)