MORALISME
"Imaginez un monde dans lequel on pourrait vous juger immoral, non seulement pour vos actions, mais aussi pour vos pensées, vos désirs, vos fantasmes ou vos traits de caractère. Non seulement pour ce que vous faites aux autres, mais aussi pour ce que vous vous faites à vous-même. Non seulement pour ce que vous faites délibérément, en toute connaissance de cause, mais aussi pour ce qui vous arrive un peu par hasard...
...Ce monde existe, en pensée du moins. C’est celui que des philosophes, apparemment très bien intentionnés, soucieux de notre bien et de notre épanouissement personnel, inquiets de nous voir réagir assez systématiquement contre notre nature ou notre dignité ont élaboré pendant des siècles."
(Ruwen Ogien, L'éthique d'aujourd'hui. Maximalistes et minimalistes, 2007)
Commentaires
Paroles, paroles...
Ce n'est absolument pas le monde des philosophes, dont certains sont en avance de plusieurs siècles sur la connerie ambiante, mais bien notre monde 'réel', celui qui a basculé à droite, où il n'existe plus d'êtres humains, mais des reproductions vidées de catalogues Ikea.
Cessez de rire de loin. Sans le savoir, vous êtes phagocités. Vous êtes "Secret Story". Vous êtes des pages publicitaires. Vous êtes le néant absolu.
Alors, pilule rouge ou pilule verte ?
Je reprendrais bien un peu de moraline avec mes chips "diet".
Quand je disais "vous", ce n'était pas "vous" particulièrement, cher Ludovic. Je n'aurais jamais parlé de vous en termes élogieux sinon.
Pour le coup j'étais énervé, et repensais à une phrase assassine, mais tellement vraie d'un politi-chien de chez nous : "Il n'y a plus de gauche. Il n'y a plus qu'une bonne vieille droite traditionnelle qui de temps en temps tient des propos gauchistes. En tout cas, bien plus à gauche que la gauche, à laquelle le néolibéralisme convient si bien".
Je vais finir par croire que la droite, aussi cynique puisse-t-elle être, a ceci de supérieur à la gauche et ses spectres aux dents longues : sa vérité.
Ce n'est pas rien !
Ce n'est pas les philosophes auxquels ont doit ce monde sans substance, mais à nous. Arrêtons d'ergoter...
Nous sommes bien d'accord sur ce travers humain de toujours trouver des responsables ailleurs, alors que c'est bien nous (du moins la majorité de ce nous) qui faisons perdurer le monde tel qu'il est, et le "Marché" dans tout cela, entité anonyme bien commode, aussi dévastateur qu'il puisse être, n'explique pas tout : le pain et les jeux n'est-ce pas, il y a toujours des foules pour ça...Secret Story ? Non, une histoire tout ce qu'il y a de plus connue : humaine.
En lisant cet extrait d'Ogien, j'ai songé aussitôt à la chape de plomb qu'avait fait peser l'Église sur ses ouailles autour des années 40-50 en particulier (du moins au Québec), et plus ou moins ensuite selon le milieu dans lequel les gens vivaient. Ce n'était pas un idéal proposé, mais une obligation de se conformer avant de savoir marcher...
M'est donc avis qu'il se trouve peut-être des philosophes pour correspondre avec ce qu'en dit Ogien, mais je verrais bien des "scientifiques" et des économistes en pasteurs d'églises pour notre temps.
Je ne trouve pas que c'est le besoin de lien, de "religere" qui fait défaut, en l'espèce, mais plutôt l'ignorance et l'infantilisme dans lequel on cherche à maintenir les individus ou dans lequel les individus finissent par patauger en se concentrant surtout sur leur nombril et en cherchant la facilité en tout.
Les scientifiques qui se mêlent d'éthique et les économistes qui prétendent faire de la philosophie politique, je vous suis GFTN !
Bagherra
Je ne peux que souscrire à vos propos GFTN, surtout le dernier paragraphe.