"Aveuglément : telle est la seule façon élégante d'aimer. Quel reproche peut atteindre celui qui se voue discrètement et totalement à quelqu'un, quel reproche peut atteindre celui qui en est l'objet ? Destination aveugle, tel est le sens des rêves, en idées, en amour."
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"La fin des utopies serait celle des utopies masculines, laissant la place désormais aux utopies féminines. Mais y a-t-il des utopies féminines ? C'est l'homme, naïf, qui sécrète des utopies, l'une d'elles étant justement la femme. Celle-ci, étant une utopie vivante, n'a pas besoin d'en produire. De même, elle n'a que peu de raisons d'être fétichiste, étant elle-même le fétiche idéal."
(Jean Baudrillard, Cool memories II)
Commentaires
Pas cool le monsieur... didascalie: le dire sans aucun humour ...
Ce que je me suis toujours demandé, cher Ludovic, à travers tes savantes mises en relations d'images de films, c'est la valeur que tu accordes à ces derniers. Car en même temps que tu sembles très critique vis-à-vis d'un certain cinéma, tu te sers de ce cinéma (Harry Potter, Midnight express, etc) pour illustrer telle ou telle de tes réflexions. D'un côté, tu plaides pour un cinématographe exigeant, de l'autre, tu mets en écho telle image d'un film "cinématographe" avec telle image d'un film "cinoche" (pour reprendre la typologie de Jean-Louis Bory), si bien qu'à la fin, on se demande ce que tu penses de ce film et de cet autre film. Es-tu cinéphile, situationniste, ou les deux ?
Baudrillard n'a pas pigé que l'utopie sexuelle est une utopie femelle. Raison pour laquelle la mante religieuse exige de son amant qu'il prenne son temps, tandis que l'homme ne se soucie pas des préliminaires et n'a qu'une hâte : en finir avec le sexe pour s'adonner à des occupations moins horizonales. Une institutrice allemande vient de sortir un bouquin où elle explique la manière dont elle moule de belles crottes luisantes dans ses cabinets, ou comment elle se fourre les doigts dans le vagin pour tuer le temps : gros succès en librairie au point qu'on envisage une suite pour le prochain salon de Francfort.
Le prédateur-sexuel type est une femme, un pédéraste : Don Juan.
Montalte : Les deux mon général (cinéphile par vocation, situationniste par nécessité !...)
laurence : mais si Baudrillard est un type cool (cela dit il ne faut pas le chauffer)
Lapinos : j'aime bien quand vous parlez littérature.