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HONTE

Quand on compare le traitement politico-artistico-médiatique de l'affaire Roman Polanski avec celui de l'affaire Jean-Claude Brisseau, quand surtout on en compare les faits, c'est-à-dire en matière de justice le seul paramètre qui devrait être pris en compte, on ne peut il me semble que ressentir un profond dégoût.

le lien du vendredi, c'est alors cette remarquable note de Maitre Eolas qui n'hésite pas à tenir ces propos peu consensuels : "Je trouve honteux d’entendre des artistes qui il y a quelques semaines vouaient aux gémonies les téléchargeurs et approuvaient toute législation répressive et faisant bon cas de droits constitutionnels pour sanctionner le téléchargement illégal de leurs œuvres crier au scandale quand c’est à un des leurs qu’on entend appliquer la loi dans toute sa rigueur. Quand on sait que pas mal de téléchargeurs ont dans les treize ans, on en tire l’impression que les mineurs ne sont bons à leurs yeux qu’à cracher leur argent de poche et leur servir d’objet sexuel."

Lien permanent 16 commentaires

Commentaires

  • je ne vois pas ce qui vous choque dans la comparaison Polanski/Brisseau... Les faits sont bien différents justement. Mais ce qui me choque c'est que les faits reprochés à Polanski sont plus grave que ceux reprochés à Brisseau alors que celui-ci n'a pas bénéficié d'un soutien aussi massif de la profession ni des politiques. Sans doute parce que Brisseau est moins bourgeois que Polanski, moins socialement "inséré" dans ces mêmes milieux. Alors qu'il s'agit de deux grands cinéastes, certes très différents.

    Brisseau n'a violé personne. Brisseau est attaqué par des femmes majeures. Brisseau est victime de la vengeance idiotes d'actrices recalées au casting. Brisseau a eu la faiblesse de croire (dans une autre affaire que celle de 2007) que l'on pouvait mêler vie professionelle et vie privée.

    j'ai l'impression que l'on ne s'est pas compris... Qu'est-ce qui vous choque?

  • Bailly : on s'est en effet très mal compris, car ce qui est révoltant, c'est bien la défense médiatique de Polanski d'aujourd'hui quand on pense à l'acharnement médiatique contre Brisseau d'hier !
    Je partage justement tout ce que vous dites sur Brisseau.
    C'est l'indulgence dont bénéficie Polanski en comparaison qui me choque, et la note d'Eolas en lien s'en prend aussi à cette indulgence (qui aimerait se changer en impunité).

    L'impunité réclamée, à mots plus ou moins couverts, par l'élite du goût bourgeois me dégoûte.

  • Dans le même genre :
    http://www.meilcour.fr/general/frdric-mitterrand-je-ne-peux-plus-soutenir-roman.html

  • Et c'est plutôt drôle, merci Joachim !

  • C'est la première fois que Frédéric Mitterrand me fait rire ...

  • Il est vrai que tous ces gens ne brillent pas par leur humour (plutôt en général par leur perpétuelle ironie)

  • Ludovic, merci de votre passage.
    Je suis assez d'accord sur le principe, au niveau du traitement, mais je trouve qu'au delà de la "caste", on retrouve les mêmes réactions qui me répugnent : il s'agit de casser de l'artiste, du cinéaste forcément pervers, de se payer spectaculairement (un peu moins avec Brisseau, certes), un homme qui s'affranchit d'un certain nombre de règles (que l'ont peut trouver fondées ou pas, c'est un autre débat).
    Là ou je ne suis pas d'accord, c'est sur les affaires elle-mêmes. Quand on écrit : "Brisseau n'a violé personne.... Brisseau est victime de la vengeance idiotes d'actrices recalées au casting.", on en sait rien. On interprète. Ni vous ni moi n'étions derrière. Les faits, ça regarde la justice, Brisseau, Polanski et leurs accusatrices. Pour moi, les deux cas sont semblables, il s'agit d'hommes mûrs ayant un pouvoir et qui l'exercent, fascination ou contrainte, sur des femmes fragiles. Mineures ou majeures, ça n'a de sens que pénalement. Bien des femmes de 25 ans n'ont pas la maturité de Sandrine Bonnaire ou de Jodie Foster à 15 ans.
    Alors effectivement, on peut défendre les deux (en se rappelant Pasolini ou Chaplin) ou condamner les deux, à défaut d'autre chose, ça a l'avantage de la cohérence.
    Sur l'article de maître Eolas, je suis beaucoup moins confiant que lui sur la justice américaine. On connait ses emballements et sont goût, parfois du spectacle.
    Sur le parallèle avec Hadopi, c'est bien vu.

  • Mais Jodie Foster est lesbienne, une lesbienne peut-elle être violée par une autre lesbienne ?

  • Au fait Ludovic je te signale que j'ai changé mon adresse, la nouvelle :

    http://pierre.driout.perso.sfr.fr/index.html

    ou

    http://pierre.driout.perso.sfr.fr/Le_Parti_10.html

  • Tout de même Polanski a 76 ans, et l'affaire date d'il y'a plus de 30 ans ! En droit français il y'aurait prescription depuis belle lurette. Un peu de pardon ne ferait pas de mal, ce pour quoi la victime elle même plaide d'ailleurs :

    " Samantha Geimer, aujourd'hui quadragénaire et mère de trois enfants, s'est prononcée pour la clémence, en affirmant que l'exclusion de Polanski d'Hollywood pendant une aussi longue période constituait un châtiment suffisant et qu'il ne présentait plus de danger pour la société. Elle a déposé trois demandes d'abandon des poursuites, affirmant que l'évocation publique des faits lui faisaient du mal ainsi qu'à sa famille (...) ".

    Cette petite polémique mise à part, que pensez vous monsieur Maubreuil de l'oeuvre de Polanski ?

  • "Pour moi, les deux cas sont semblables, il s'agit d'hommes mûrs ayant un pouvoir et qui l'exercent, fascination ou contrainte, sur des femmes fragiles."
    D'accord là-dessus Vincent, mais on pourrait vous répondre qu'entre faire passer des essais pour des scènes érotiques et sodomiser, il y a un pas. Maintenant, je suis tout à fait d'accord avec vous, je vous l'ai écrit sur Inisfree, sur le réflexe tout aussi pavlovien de ceux qui veulent casser de l'artiste, du people, du riche ou tout ce qu'on veut.

    Je corrige cela iPidiblue, en fait je ne vais jamais chez vous à partir de mes liens, mais à partir de mes "favoris"...

    Raphaël, encore une fois, je ne me positionne pas tant sur ce qu'il faudrait "faire" à Polanski (lui faire purger sa peine, lui pardonner, l'oublier, faire comme si de rien n'était et applaudir comme tout le monde il me semble, le Pianiste) que sur la réaction d'un certain milieu qui n'a pas levé la main quand il s'agissait de lyncher Brisseau.

    Sinon, pour vous répondre, j'apprécie assez la première période (le couteau dans l'eau, Cul de sac, le Locataire, Répulsion, Chinatown) mais de Tess à Oliver Twist en passant par le Pianiste, pour le reste je m'ennuie ferme.

  • Vous ne pouvez pas vous ennuyer à Rosemary's baby qui est quand même l' observation très juste des angoisses d'une femme enceinte et peut être même la seule jusqu'à présent... mais je peux me tromper...pour le reste je trouve que ce battage médiatique est totalement inintéressant et j'aime toujours autant cette citation "le droit n'a rien a faire de la morale "

  • Si je suis le "favori" de Ludovic que manque-t-il à mon bonheur ? Bon sinon j'ai vu ce soir "Le parfum" fable assez éloquente quoique germanique, as-tu déjà fait un billet embaumé sur ce film et ce livre ?

  • Oui, laurence, j'aime assez Rosemary's baby, et peut-être chronologiquement fait-il partie de l'époque que je n'apprécie guère, dans mon souvenir, il précédait Tess et les autres, mais à vrai dire je n'ai pas revu les dates...

    Non, ni lu ni vu Le Parfum, iPidiblue

  • Le Parfum c'est comme le Le Bal des vampires, mais là le type se nourrit d'odeurs au lieu de sang ...

    Une odeur pure qu'est-ce que c'est d'ailleurs ?

  • @Vincent:
    nous n'étions pas là, avec Polanski et Brisseau... certes mais en ce qui concerne Brisseau il n'est pas accusé de viol... donc c'est différent.
    Et je suis désolé une femme de 30 ans sait ce qu'elle fait... maturité ou pas, elle ne souffre d'aucune pathologie particulière et savais donc tout à fait ce qu'elle faisait...

    une partie de la profession a défendue Brisseau... mais il n'y a pas eu la même unanimité qu'avec Polanski, ni l'état bien sûr.

    @ raphael: sur la prescription... là ce n'est pas le droit français. et de toute façon dès lors qu'une procédure judiciaire connait un changement (ajout d'une pièce, témoignage,etc...) le délai de prescription est remis à zéro.

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