Si l'on met de côté les sites plus ou moins officiels de lecteurs d'écrivains (certains affligeants, d'autres vivifiants), les blogs d'écrivains (assez rares tout compte faits, et les meilleurs sont ci-contre!), les sites promotionnels d'écrivains (sans intérêt aucun, à l'instar d'un quelconque blog de politique ou d'éditorialiste), la littérature sur la Toile (qu'elle apparaisse sur le mode de la critique ou de la création) fait en général la part belle aux faits anodins transcrit d'une terrifiante écriture blanche, aux tentatives avortées de fictions lourdes, aux analyses qui paraphrasent (et qui font la claque) ou à celles qui tournent en rond dans le pré carré de leurs obsessions (avec Majuscules, écheveau de phrases sans souffle mais très endurantes, lieux communs emphatiques etc...).
Les liens de ce vendredi montrent cependant qu'une autre critique (ici) et une autre écriture (là) sont possibles. Ce dernier texte, qui a provoqué en moi ce "tremblement constant" dont parlait Bachelard au sujet de Paulina 1880 de Pierre Jean Jouve, est tout simplement bouleversant.
Commentaires
Si vous me permettez, les auteurs se sont trop éloignés de l'idée du barde et du conteur, bêtement faire plaisir à un auditoire, avec une tension dramatique, des personnages curieux, des rebondissements et une bonne dose de sensualité, bref tout ce que la culture post-moderne réprouve, finalement, préférant son nombrilisme morbide. Or l'auteur est un gigolo, un saltimbanque qui doit faire plaisir aux autres, c'est son métier, comme un musicien.
Ce qui ne signifie être un plouc pour autant et ne pas travailler comme un moderne les formes narratives.
Ça veut dire comme disait Albert King, dans un morceau éblouissant: " I'll play the blues for you".
C'est la meilleure théorie littéraire que je connaisse, parce qu'elle ne comporte que sept mots.
(Je voulais... je veux...)
...oser la poésie pour crier de joie et de souffrance, réinventer l'essentiel que le monde moderne voudrait nous faire oublier ; nous faire nous souvenir de cet essentiel qui brûle et qui fait mal, et l'aimer.
Alors la poésie même pourrait disparaître, nous saurions vivre et mourir.
Ce sera un combat ( http://encyclopediedusouterrain.blogspot.com/ ) ; saurons-nous si nous l'avons victorieusement commencé ?
Je vous dois une partie de ce chemin, merci.
Marignac : Je suis bien d'accord avec vous, retour aux fondamentaux et à la fantasie.
Isabelle : Si ça brûle, c'est que l'on vit. Merci à vous.