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Les donneurs d'avis culturels, qui décernent les médailles, dressent les tableaux d'honneur et montrent du doigt en huant, se séparent en deux groupes apparemmment opposés : ceux qui oublient, négligent ou vomissent le passé (on n'est pour eux jamais assez moderne) ; ceux qui ne commencent à admirer un artiste qu'avec un délai d'au moins cinquante ans entre sa mort et leur précieuse opinion (le déclin, vous comprenez). Ces deux attitudes sont évidemment similaires, dans les deux cas, une conception linéaire de l'Art, une idéologie que l'on peut qualifier de darwinienne ou de contre-darwinienne, est appliquée sans aucune nuance aux créations artistiques, celles-ci devant expressément illustrer la perpétuelle amélioration ou l'inexorable déperdition.

Lorsqu'elle ouvrit la porte ce soir-là, trois émotions successives parcoururent son visage, l'étonnement las, le faible agacement et puis l'acceptation douce.

J'aimerais bien comprendre pourquoi plus aucune femme n'a le sourire de Donna Reed ou le haussement d'épaules de Delphine Seyrig, alors qu'à leur époque, la grâce de ces gestes et expressions allait de soi : soit l'éternel féminin a muté, soit je n'ai pas assez bien regardé.

Lien permanent 5 commentaires

Commentaires

  • Nous vivons une époque où les décadents prolifèrent, aussi bien ceux qui se réjouissent que ceu qui se lamentent de ce temps si médiocre : vous avez raison, ils sont bien de la même engeance et les autres, dont vous, sont inaudibles ...

  • Reed/Seyrig et nous. Vous n'avez pas assez bien regardé.

  • Les décadents en effet Mariah, ne sont pas toujours ceux qu'on croit.

    Je vais faire des efforts, Isabelle..

  • Souvent à vous lire je suis touchée par la grâce de vos remarques sur les femmes ou plutôt la féminité: j'y entends, entre autre, un hommage et une admiration sincères - quasi un ravissement partagé.

  • Oui, l'hommage est sincère, chère Marie-Hélène, et je suis heureux de vous voir ici de temps à autre, votre présence est apaisante.

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