Il s'approche de moi et sur le ton de la confidence, me définit d'un mot la jeune femme blonde qui depuis le début de la soirée, regarde obstinément par la fenêtre : insatiable. Et puis il me fait un clin d'oeil et retourne danser. J'apprendrai plus tard qu'il s'agit de sa femme.
Une ballade nostalgique et nous voilà prêts à pardonner, un air martial et il n'en est déjà plus question ; la musique n'adoucit pas les moeurs, elle les formate, comme le temps qu'il fait et la couleur des murs.
S'il y a un élément que l'on peut mettre au crédit de Robert Rodriguez lorsqu'il réalise Planète Terreur, c'est bien de n'avoir pas un seul instant cherché à donner à ses zombies la moindre connotation sociale ; leur violence ne dénonce rien, ne symbolise pas, ne nous fait jamais le coup du sous-entendu politique, comme tant d'autres habitués du carnage métaphorique et du gore qui en dit long. C'est une manière comme une autre d'être subversif aujourd'hui : ne jamais mériter le "dérangeant" des Inrockuptibles ou de Télérama, qui ne prouve jamais que le suivisme de l'artiste ainsi honoré.