Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

COUPLES

imagesCA5GHCBH.jpg

0012lra.jpg 

Il n'y a pratiquement aucun contact dans Notre-Dame de Paris entre Esmeralda et Frollo, ni physique entre les personnages, ni cinématographique puisque leurs séquences communes les montrent toujours séparés par le champ/contrechamp ou le montage alterné, leur seul plan "à deux" étant alors ce faux split-screen qui résume idéalement les rapports homme/femme vus par Delannoy : la non congruence des désirs et donc la prison pour chacun jusqu'à la libération par le partenaire adapté ; le couple comme résolution des divergences.

Dans Cet Obscur objet du désir en revanche, l'impossibilité pour Mathieu Faber de posséder Conchita passe par l'énumération paradoxale de toutes les scènes de couple possibles, par la totale disparition du montage parallèle (on ne sait jamais ce qu'elle devient lorsque pour quelques heures ou quelques années, il la perd de vue), par leur systématique présence conjointe dans le même plan, surtout lorsqu'une grille les sépare, ce qui illustre bien la relation entre les sexes vue par Bunuel : la même prison pour deux. Le désir masculin qui souffre autant de son perpétuel inassouvissement que son pendant féminin pâtit de son inconstance ; le couple comme insoluble somme de deux errances.

Lien permanent 4 commentaires

Commentaires

  • Brillant !

  • Oui, très belle mise en regard...

  • D'accord avec les précédents commentaires. J'ajoute qu'il faut une certaine audace pour comparer le tâcheron Delannoy et le grand Buñuel...

  • Il y a pas mal de points communs entre le film de Bunuel et le roman de Victor Hugo : la femme inaccessible et ce au péril de sa vie, l'objet du désir dédoublé chez Bunuel (deux actrices pour Conchita) et le désir mâle démultiplié (au moins par 4) chez Hugo, l'arrière-fond de marasme social (attentats terroristes/révolte des gueux) comme chambre d'écho aux difficultés sentimentales... Après, entre Delannoy et Bunuel en effet cher Docteur, hormis leur vision scolaire pour l'un et lucide pour l'autre des affaires du couple, il n'y a pas vraiment de comparaison...

Les commentaires sont fermés.