Dans Ne vous retournez pas ! de Nicolas Roeg, quête vénitienne angoissante et circulaire de l'enfant perdu, dont s'inspirèrent manifestement aussi bien le de Palma d'Obsession que l'Argento de Phénoména ou le Kyoshi Kurosawa de Séance, on trouve deux séquences en montage alterné de toute beauté, toujours en raccord-mouvements.
La première lie les actes anodins et fonctionnels des parents dans leur villa à ceux de moins en moins assurés de leur fille bientôt noyée au fond du jardin. La seconde entremêle jusqu'au vertige les mouvements du coït entre Donald Sutherland et Julie Christie, avec leurs gestes d'après l'amour, lorsqu'ils se rhabillent et se recoiffent, songent et s'interrogent.
On peut y voir au gré de son humeur, aussi bien la preuve que toute velléité d'action contient en son sein son échec et sa fin, ou à l'inverse que cette perspective même n'empêche ni la tranquillité machinale de notre existence quotidienne, ni le paroxysme d'instants suspendus, qu'au contraire elle renforce.
Kurosawa
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REVERSIBILITE