C'est au moment où tout semble perdu qu'un détail vous sauve, à l'instant même où l'on reprend pied que la vague déferle. Le Sauveur comme l'Ange exterminateur attendent toujours le dernier moment pour faire de celui-ci un prélude. Au cinéma comme au coin de la rue, la sidération survient toujours en traître, laissant la victime consentante s'imaginer enfin repartir de zéro, ou tout perdre d'un coup, quand il ne s'agit que d'un piège de plus. Lorsque le personnage se retourne, lorsque le spectateur se reconnaît fasciné, il est déjà trop tard : seule la contemplation qui résulte du face à face peut contrer la sujétion.