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paolo et vittorio taviani

  • MASCULIN FEMININ

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    Vous êtes là, même pas morose, assis sur cette chaise en bois, et tout à coup les autres clients du bar, les gémissements de Shakira, l'odeur d'oeufs trop cuits, la petite rainure de la table pleine de miettes, tout cela s'estompe ou plutôt se réhausse : vous êtes à présent ce grand type là-bas qui rit fort en buvant par petites gorgées, vous êtes au même instant ce verre de bière oublié sur le comptoir, et cet air entêtant, et ce sentiment de grisaille tiède, et même là-bas cette fille triste aux ongles bleus. Votre corps se dissout et se remodèle, votre esprit suit sa pente d'objets inanimés en badauds volubiles, d'odeurs en émotions, d'autres à soi. Vous n'avez plus d'identité, enfermé dans la jarre, comme l'ouvrier de Kaos que les Taviani soumettent au supplice avant d'en faire un héros. Prisonnier de pensées contradictoires mais riche de tous les côtoiements, vous êtes soudain avec fierté le grand architecte de ce qui vous enserre.

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    Elle au contraire, loin de vos tourments intimes, resplendit avec bonheur. Tout lui sourit et connaître votre existence ne changerait certainement rien à sa victoire perpétuelle. A chaque instant, elle jaillit. Vibrante de lumière et de sexe, au faîte de sa gloire, comme l'héroïne de Showgirls que Verhoeven mène sans aménité en haut des marches. Derrière son masque, vous espérez des trahisons et des mensonges, des reniements et beaucoup de peine. Vous l'imaginez exactement comme dans ce film magistralement vulgaire.

    Vous oublié dans la jarre, et pourtant sans limites ; elle habitant tous les regards, fille à jamais perdue.

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