Le chemin bordé d’arbres est un long chemin.
Que dire du chemin que bornent la maîtrise de l’énergie, l’urbanisation, le traitement de l’information, la capacité à faire la guerre ? Tire-t-il autant en longueur que le raidillon naturel ? Est-il aussi peu évitable que lui, incommode et sans accueil, ne proposant que le chantage d’y souffrir ensemble ou rien ?
Une manière de syllogisme semble pouvoir répondre par la négative : rien de plus artificiel que les critères de développement d’une société humaine– or l’homme est un artefact – donc le mieux placé pour contredire ce régime d’artifice.
Critique de l’artifice, oui, mais pour un trompe-l’oeil moins vil. Critique du semblant, mais pour un simulacre émouvant.
A l’exemple cinématographique d’une petite brune italo-tripolitaine qui parle l’Espagnol comme on embrasse au fond d’un corridor, le pli des seins huileux, qui donnent au voyeur l’allure ébrieuse. Les yeux se ferment de vertige, à l’aveugle leurs doigts rétiniens en détaillent la plantureuse anatomie : c’est plat comme une belle peinture, eût dit Degas, c’est Rossana Podesta.
(Jacques Sicard)