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shutter island

  • 105

    Elle substitue sans cesse des questions aux réponses, si bien qu'elle laisse dans l'expectative et transforme les décisions en émois ; c'est encore la meilleure façon de se faire aimer.

    S'il suffit d'un grand roman pour mettre à bas les croyances d'une époque, un grand film se définit à l'opposé comme le meilleur moyen de nous réconcilier avec celle-ci : pour le meilleur et pour le pire, le cinéma est un art connivent, qui va ainsi de la propagande à l'anoblissement.

    Shutter Island encore : .

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  • 104

    Elle a de belles dispositions mais ne tient pas ses promesses : ses mensonges ne parviennent jamais à l'embellir durablement.

    On ne peut mieux comprendre l'usage proprement diabolique des mots et des concepts aujourd'hui à l'honneur (le sens inverti, le signe glorifié, l'oxymore éducatif et la valeur renversée) qu'en découvrant que l'auto-biographie de Luc Ferry s'intitule L'Anticonformiste.

    Dans Shutter Island, il y a cette séquence qui peut tout aussi bien se lire comme un défaut de script, que comme un indice sur la distorsion du réel qu'expérimente le personnage joué par Leonardo di Caprio : il s'agit d'une conversation entre ce dernier et un individu retenu derrière les barreaux d'une cellule. Le champ/contrechamp, plusieurs fois répété, contient une erreur flagrante, puisque le prisonnier se frotte le crâne lorsque le plan est sur lui, tandis qu'il ne le fait pas lorsque Di Caprio est cadré de face. Finalement, ce doute entre une "erreur" de mise en scène et une symbolique ostensible sur la diversité des points de vue, court sur la totalité du film de Scorsese, dont la forme parfois à la limite du kitsch et du bon goût, au découpage incohérent et aux ruptures de rythme, nous fait sans cesse hésiter entre deux explications : la crise esthétique d'un cinéaste et celle existentielle de ses personnages.

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