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woody allen

  • VOUS ALLEZ RENCONTRER UN BEL ET SOMBRE INCONNU, DE WOODY ALLEN

    L'innovation du week-end sur Cinématique, c'est l'apparition des toujours surprenants "petits films en prose" de Jacques Sicard. Pour voir et ressentir le cinéma autrement.  

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     « Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu ». L'œil mécanique d'Allen qui jamais ne coupe et jamais ne se ferme, surplace et pas d'échappatoire, ne perd pas une miette des effets de l'augure.

     Voici le désir, travailleur möbiusien, une vie/une fonction, qui n'a de cesse de vouloir boucher un trou dans un tissu mité ou d'en percer un au mitan d'un mur aveugle. Tout demeura, bien sûr, en l'état. Pulsion et volonté ici se conjuguant pour rendre l'existence plus médiocre et bête qu'elle n'est. Avec pour conséquence, qu'il se casse la gueule, mais au ralenti, par une sorte de décomposition chronophotographique du mouvement où chaque phase répète en la multipliant la violence de l'inévitable impact au sol. Attendre.

     Voici le rêve, ce demi-fou qu'il serait a priori mal venu d'ériger en modèle d'exaltation de la vie, puisque sa folie douce l'en exclut d'emblée. Ou plutôt, le marginalise. Il semble, lui, tomber d'autant moins haut que son délire est vertigineux. La différence s'arrête là. Sis dans la marge et la marge étant ce qui tient la page, selon Godard, la complicité objective, comme on eût dit au temps Rouge et Noir, de sa position ne le rend pas moins acharné que le désir à la conservation du planétoïde. Ainsi de suite.

    (Jacques Sicard)

     

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    Ceux qui ne comprennent pas que la recension de courriels par Matzneff constitue un roman digne de ce nom, pétillant et raffiné, nostalgique et vivifiant, me font penser à ceux qui reprochent à Houellebecq d'utiliser des notices de Wikipedia dans les siens. Toujours cette crainte naïve que le matériau n'altère l'édifice, toujours cette vision enfantine de l'écrivain comme créateur de monde ex-nihilo, alors qu'il est d'abord l'organisateur de celui qui lui est donné.

    Dans la file d'attente du dernier Woody Allen, pas très loin derrière moi, une jeune femme rousse, très belle et immensément triste, qui ne voit même pas qu'on la double. Plus tard, à la sortie de la salle, alors que je guette une éventuelle et bénéfique transformation (la magie du cinéma), je me rends compte qu'elle est sortie durant la séance, et que je ne la reverrai jamais.

    Woody Allen ne se répète pas : il s'entête. Et c'est très bien comme ça.

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