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LANGAGE DES SIGNES

A l'inverse d'un cinéma ultra-moderne sciemment dépourvu de sens, qui découpe et colle entre eux, de la manière la plus banalisée qui soit, la plus commune, les plans incongrus, Bresson paraît prendre le parti de ne monter que des lambeaux de plans classiques, des plans qui s'ils étaient déroulés en totalité, et montés dans la même succession, conduiraient à des séquences du plus limpide classicisme.
Ce faisant, il délivre le récit de la gangue du scénario qui emprisonne et assujetit, prenant le risque du symbole qui universalise, afin de passer sans renoncer aux structures et aux règles, de l'objet signifiant et de l'image informative à la vérité du sujet, c'est-à-dire à ses gestes.

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La nuit du chasseur, de Charles Laughton

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Le crime était presque parfait, d'Alfred Hitchcock

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L'argent, de Robert Bresson

Lien permanent 5 commentaires

Commentaires

  • La vérité se révélant à travers le geste, oui, mais quid de la pauvreté ou de la richesse de ce langage-là ? Car il y a des gestes appris qui se montrent d'aussi véritables carcans que les connotations matraquées d'un lexique déterminé, non ? Par ailleurs, les motifs de certains gestes peuvent parfois se confondre avec d'autres, ou résulter d'un enchevêtrement plus complexe qu'il n'y paraît, ne croiriez-vous pas ? Le cinéaste aura donc à se montrer très précis, ainsi que le montrent vos choix.

    Oui, je déborde votre trame. Tralalèreuhhhh.

  • Mais, débordez, débordez, Marie-Danielle ! Il me semble que les gestes, même automatiques, même appris, ne mentent pas et que la richesse du personnage passe justement par la vérité des gestes de l'acteur, et non par ses manières.

  • Vous avez un vrai talent d'orpailleur du cinéma, parce que votre illustration paraît idélae pour départager les films de scénario de ceux de mise en scène, même si bien sûr, les choses sont moins simples qu'elles n'en ont l'air et que "L'Argent" est sans doute le plus scénarisé des films de Bresson tandis que la grâce de l'unique film de Laughton n'est nullement tenue par son récit.
    Mais on voit immédiatement ce que vous voulez dire, même si c'est souvent complexe, et je vous en remercie vraiment !

  • Est-ce que:
    La première main, c'est la haine,
    La deuxième main, la hargne,
    Et la troisième l'innocence ?

  • C'est vrai, cinéphile de province (!), il s'agissait plus d'opposer, tout en en montrant les liens, le cinéma narratif classique aux ruptures paradoxalement non modernes de Bresson, et ces mains diverses me paraissaient appropriées, mais le Laughton et le Bresson choisi, n'entrent pas si facilement dans ces cadres.
    En effet, Joachim, mais le meurtre n'en rôde pas moins autour des trois...

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