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QUESTIONS

A l'initiative du blog Nightswimming, quelques questions rapides et quelques réponses pressées.

1- Plaisir inavouable : L’île aux trente cercueils(Marcel Cravenne) et les films avec Marylin Jess.

2- Classique ennuyeux : Blow up (Antonioni) malgré tout le bien que je pense de ce réalisateur et les admirables déclinaisons proposées par de Palma ou Argento.

3- Adoré à l'adolescence puis abandonné : le cinéma de David Lean.

4- Chef d'oeuvre méconnu : Allonsanfan (les Taviani)

5- Navet génial : Sailor et Lula (Lynch)

6- Films détestables : Sitcom (Ozon), Rois et reines (Desplechin), 21 grammes (Inarritu), Collision (Haggis), Tout sur ma mère (Almodovar), Munich (Spielberg)...

7- Pleurer à chaque fois : Les lumières de la ville (Chaplin), Sweet sixteen (Loach), Pain et chocolat (Brusati)

8- Mourir de rire à chaque fois : A part Europa de Lars von trier, chacun des films joués ou réalisés par Jean-Marc Barr.

9- Etre émoustillé à chaque fois : Donna Reed dans La vie est belle (Capra) ; Marylin Monroe dans La rivière sans retour (Preminger), Regina Hall dans Secret Paris (Andrew Blake) ; Juliette Binoche dans Le Hussard sur le toit (Rappeneau), Magali Noël dans Amacord (Fellini)...

10- Cahiers du Cinéma, Positif ou ni l'un ni l'autre : depuis 1995, ni l’un ni l’autre.

11- Cinéastes trop vantés : Eastwood/ Lynch/ Moretti/Truffaut/Honoré...

12- Sainte trinité : Rohmer/Loach/Bresson (mais en bon lecteur d'Abellio, je vous propose plutôt un sénaire-septénaire, en ajoutant Fellini/Greenaway/Franju puis chapeautant les 6, Godard).

13-Entrée en cinéphilie : Mauvais sang de Léos Carax (1986)

Lien permanent 14 commentaires

Commentaires

  • Ah oui, "Sailor et Lula" en navet génial, j'y avais pas pensé, mais c'est exactement ça. Un film transcendé par le génie du navet ou navétisé par un type qui se voulait génial. Sinon, j'ai aussi répondu à ce questionnaire. Quelques points communs...

  • Oui pour Chaplin, Rohmer, Franju, Bresson (sauf "Lancelot du lac" autre "classique ennuyeux), Godard, Capra, Monroe et... Marylin Jess (où peut-on voir ses films?)
    Non pour Lynch, "Tout sur ma mère", Moretti, Truffaut...
    Je me rends tout de suite chez Joachim...Je l'aime bien, ce questionnaire...

  • Ainsi donc, l'on s'empresse de critiquer "Podium" et son entrée en matière avec le logo de TF1, pour ensuite se livrer à un petit jeu très prisé par ladite chaîne avec ses "100 meilleurs fous rires", "100 plus belles actrices", 100 meilleurs coups de gueule", etc, etc ???
    J'avoue ne pas comprendre.
    S'il y a bien une scène que j'ai adorée dans "Le Cercle des Poètes disparus", c'est quand Keating demande à ses élèves de déchirer toute l'analyse d'un certain Pritchard, qui déterminait l'appartenance d'un livre à la caste très fermée d' "œuvre littéraire" par tout un savant calcul d'abscisses et ordonnées... Bref, œuvre de dactylographe plus que d'amoureux véritable de l'art.
    Bien. Le présent "top 50" des œuvres, "aimées", "abandonnées à l'adolescence" et autre "Sainte Trinité" me procure le même effet désagréable.
    Un film, c'est un ami qui nous prend par la main, scande nos rites de passage, nous désennuie, s'offre à nous corps et âme malgré nos côtés versatiles et oublieux, nos coups de gueule et nos larmes.
    "J'aime bien Cukor, c'est plus dansant que Mizoguchi" "Deux Fassbinder sur 15 sont regardables jusqu'au bout", j'en passe et des meilleurs me laissent, j'allais dire de glace. En fait non, ça me glace tout court!

    Thierry

  • Thierry, je ne pense pas que ceux qui répondent à ce questionnaire ont en tête d'établir des hiérarchies sauvages ou de décerner de bons et de mauvais points à certains films et cinéastes. Mais Ce qui a nourri ma cinéphilie (je parle pour moi mais je pense que c'est également le cas de certains de mes petits camarades), ce sont des listes fluctuantes à l'infini, des films rêvés ou vus dans certaines conditions, des programmes télés découpés ou des articles de revue nous faisant saliver... Ce questionnaire n'a pour objet que de faire rejaillir toutes ces petites Madeleine...
    Et si vous lisez régulièrement Ludovic, vous constaterez qu'on n'a jamais aussi bien parlé amoureusement du cinéma (loin des exégèses "universitartreuses" de la critique institutionnelle...)

  • J’abonde dans votre sens Dr Orlof. L’intérêt de ce genre de questionnaire tient dans la dimension littéraire que, par ses réponses, on tente de lui donner. Et à mon sens Ludovic - et c’est parfois prouesse - y a toujours réussi.

  • Merci de vos remarques attentionnées, DrOrlof et Préau. A vrai dire, je comprends assez bien ce que sous-entend Thierry, à savoir que chacun de nos goûts et dégoûts est finalement peu communicable, et que celui qui légitimement "tire" sur un Fassbinder parce que celui-ci l'a trahi, lui a lâché la main (pour poursuivre la comparaison qu'il donne en commentaire) ne peut être compris par celui qui a vu sa vie autrement après ce même film...Et ce qui est vrai pour nos petites notations en réponse à ce questionnaire l'est tout autant pour de savants travaux universitaires, qui par exemple ne me convaincront jamais que Truffaut est, pour moi, émotionnellement, artistiquement, philosophiquement, "important".
    En fait, c'est surtout à voyager d'une autre manière dans ses propres souvenirs et dans ceux des autres, parfois si opposés, parfois si scandaleux, que ces questionnaires servent...

  • C'est pourtant vrai que l'on danse peu chez Mizoguchi...

    Ludovic, je suis ravi de vous voir mentionner Donna Reed.

  • J'ajoute à cela, Dr Orlof et Préau, que j'ai bien vu transparaître des battements de cœur dans vos remarques et préférences (et bien entendu chez Ludovic aussi, dans ce blog que je fais bien davantage que "parcourir", rassurez-vous)... Il y a juste que l'exercice me rebute, voilà tout.
    Ça a toujours été un problème dans ma démarche de critique ciné, d'ailleurs... mais Ludovic a parfaitement traduit la chose dans sa réponse.

    Thierry

  • "Secret Paris" ne m'a pas l'air d'un film très catholique... Je retiens, entre autres, Binoche dans "Le hussard..." et le joli coup porté à "Europa". Toutefois, je me demande ce qui peut valoir à "Rois et reine" autant de haine (ici et chez Hyppogriffe).

    Par rapport au message de Thierry : il me semble que les personnes ayant répondu à ce questionnaire, au fil des pages de leurs blogs respectifs démontrent justement leur volonté de lutter contre l'air du temps imposé par TF1 et les autres. Cette proposition me semblait donner l'occasion à chacun d'affirmer quelques goûts personnels et de faire preuve d'un peu d'humour.
    La manie des listes n'implique nullement de reduire telle ou telle oeuvre à une équation. Elle sert parfois tout simplement à mieux se souvenir. Elle vient surtout, pour moi, de la façon dont s'est construite ma cinéphilie : sans formation littéraire, sans repères artistiques familiaux particuliers, à la campagne sans cinéma et avec pour seul support critique Premiere et Studio.
    Enfin, on peut bien se laisser aller à dire parfois "Fassbinder (ou Lynch), c'est nul", si on fait des efforts par ailleurs pour faire passer en quelques lignes ce que l'on ressent profondément devant tous ces films rencontrés jour après jour.

  • 1- Plaisir inavouable : la saga Harry Potter.

    2- Classiques ennuyeux : Kagemusha, et hélas tous les Bogart-Bacall de la grande époque...

    3- Adoré à l'adolescence puis abandonné : Orson Welles.

    4- Chef d’œuvre méconnu : Le temps retrouvé de Raoul Ruiz.

    5 - Navet génial : La passion du Christ

    6- Films détestable : La repentie de Laetitia Masson ; Roselyne et les lions de Jean-Jacques Beinex ; Truands de Frédéric Schoendoerffer avec Philippe Caubère qui prouve que le plus grand acteur du monde peut être le plus calamiteux (un cas d'école !)

    7- Pleurer à chaque fois : Underground d'Emir Kusturica

    8- Mourir de rire à chaque fois : Top secret - la scène où Val Kilmer se fait torturer par deux gestapistes, s'évanouit, se met à rêver qu'il est revenu à l'université et que les examens sont passés, en est paniqué, se réveille, se rend compte qu'il est fouetté par les bourreaux et dit "aaah ouf" (rien que d'y penser...)

    9- Etre émoustillé à chaque fois : Marylin Monroe dans Rivière sur retour le temps d'une chanson au petit garçon, Ingrid Bergman dans n'importe quel film, et Bree van der Kamp évidemment.

    10- Cahiers du Cinéma, Positif ou ni l'un ni l'autre : Positif pendant longtemps.

    11- Cinéaste trop vanté : Fassbinder.

    12- Sainte trinité : Kubrick/Fellini/Guitry

    13- Entrée en cinéphilie : Le messager de Joseph Losey.

  • Comme me l'a fait remarquer un camarade, c'est "Bree Van de Kamp" qu'il faut écrire et non Der Kamp(f) comme si mes fantasmes devenaient réellement inavouables !!!

  • J'arrive en retard. Mais...
    C'est la deuxième fois que je lis "David Lynch est un cinéaste surestimé"... Ca fait un peu mainstream du coup maintenant, non ? Lynch a réalisé au moins trois chefs-d'oeuvre : Twin Peaks, Lost Highway et Mulholland Drive. Pas mal pour un cinéaste. Sans doute pas de là à en faire un génie complet, mais tout de même pas de quoi le surestimer (ou le sous-estimer) non plus.
    Et Eastwood ? Qui le surestime ? Dans la cinéphilie, Eastwood est considéré comme le dernier classique et beaucoup de ses films sont très bons (j'ai en tête Honky Tonk Man : merveilleux petit film et sans doute pas assez connu)...
    Lapin compris donc (d'où la remarque sur le côté mainstream).
    Pour le reste : même avis que Pierrot !

  • Merci de votre commentaire Casaploum. Si cela fait deux fois seulement que vous lisez ce jugement sur Lynch, on a de la marge pour le mainstream, non ? Je pesne que le surestimer, c'est lui prêter des valeurs, de l'implicite, du sous-texte qu'il n'a pas, son objectif restant à mon avis de sidérer à tout prix et quels qu'en soient les moyens (ce qui personnellement à force m'ennuie).
    Qui surestime Eastwood ? Mais ceux-là même qui ont longtemps craché sur Dirty Harry bien sûr ! Il y a toute une réflexion à avoir, et que je n'ai encore lue nulle part, sur le passage récurrent, et dans les deux sens, de l'académisme au classicisme chez lui.

  • Marrant, après avoir écrit mon commentaire, je me suis dit que j'allais forcément me prendre une vanne sur ma première réflexion...

    Je ne suis pas vraiment d'accord avec l'objectif de Lynch qui serait de sidérer à tout prix. Il y a un mélange chez Lynch de refoulé et d'artistique qui fait tout son prix, toujours avec les films que j'ai cités. Maintenant, c'est vrai que son dernier opus est trop cérébral, trop lynchéen, trop abscons et réservé à un public lynchophile... Mais, encore une fois, une série comme Twin Peaks a bouleversé la série tv et, à part peut-être Kingdom, je ne lui vois aucun équivalent (sans doute un précurseur de toutes les bonnes séries actuelles). Lynch ne fait pas toujours de bons films, mais il laisse quand même derrière lui : Lost Highway, Mulholland Drive, Elephant Man, Blue Velvet, Twin Peaks, Eraserhead... D'excellents films et qui, de plus, sont très personnels. On peut parler du style Lynch (et il faut aussi espérer qu'il ne s'enferme pas dedans, comme dans Inland Empire). Bref, je pense que Lynch n'est pas surestimé, il fait partie des réalisateurs contemporains les plus intéressants, au même titre que Eastwood, Hartley, Cronenberg, etc., etc., etc.

    Quant à Eastwood, c'est vrai que dans la presse spécialisée (que je ne lis pas en fait, je préfère largement internet) il jouit d'une auréole suspecte, d'autant plus qu'il était, effectivement, descendu en flèche à une époque. Mais bon, j'ai beaucoup d'affection pour le cinéma d'Eastwood, que je trouve parfaitement maîtrisé : il dégage de l'émotion et une force tranquille. J'adore Honky Tonk Man, Million Dollar Baby, Josey Wales, Pale Rider, Unforgiven...

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