Je me souviens chez Hawks d’un aveu d’adultère précipité devant les yeux écarquillés d’un soldat trompé, paraissant découvrir sa femme en train d’embrasser un autre homme, alors qu’aveugle depuis peu il n’avait en fait rien vu
Je me souviens des très petits seins de Louise Brooks s’échappant avec véhémence de son corsage
Je me souviens des grimages de Sean Penn, identiques du père outragé à l’avocat véreux et cependant bouleversantes
Je me souviens des passagers de l’Omnia, fuyant jusqu’aux regards-caméra de Brigitte Lahaie et d’Olinka
Je me souviens de Big Tuna, la ville de motels puant le vomi, tombeau de la civilisation occidentale et raccourci effarant du déclin américain, qui vit pour la première fois Sailor ne pas désirer posséder Lula
Je me souviens des émouvants échafaudages mal dissimulés d’Intolérance
Je me souviens de la chute de Carax, dérapant sur la neige juste avant d’atteindre sa caméra
Commentaires
J'adore vos kaléïdoscopes : d'autrefois à l'extrême-présent, du trivial au sublime, du scénario aux images !
Ah Greenaway... Ces films en extérieur ont quand une autre trempe que ces installations en studios.
Le plaisir est pour moi, Claire M.
Oui, Passant, "La ronde de nuit" s'efforce d'ailleurs de lier ces deux formes, mais sans succès à mon sens car sans voie de passage entre les deux