"Le cinéma dérange la vision. La vitesse des mouvements et la rapidité de la succession des images contraignent l’homme à une survision constante. Le regard ne s’empare pas des images, ce sont elles qui s’emparent du regard. Elles inondent la conscience. Le cinéma implique que l’œil qui jusque là était demeuré nu, revête l’uniforme. Si l'oeil est la fenêtre de l'âme, les films en sont les rideaux de fer." (Franz Kafka cité par Raymond Abellio, in L'esthétique de la fin des temps)
Orange mécanique, de Stanely Kubrick
L'échelle de Jacob, d'Adrian Lyne
Opéra de Dario Argento
The Island, de Michael Bay
La Troisième Mère, de Dario Argento
Commentaires
Intéressant, l'image du rideau de fer. Toutefois, le "cinéma" serait-il encore muet ? Je veux dire que la voix rejoint ici l'image sous un autre angle, ou techniquement parlant : avant - à part - et au-delà...
Vous avez raison, la sidération n'est pas que visuelle, peut-être alors faudrait-il parler de "masque de fer" ?
Oui c'est ça, exactement ça et pis je crois : coupole.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Coupole
Ah, Ludovic, vous en avez pensé quoi, de La Terza Madre ?...
D'abord un mot, cher Transhumain pour vous dire que votre très bon texte sur le dernier Bela Tarr donne vraiment envie de découvrir ce film.
Le premier paragraphe sur les errances de la critique me paraît juste lui aussi ; cette notion d'ennui que pointent ces "spectateurs professionnels" avec dédain ou condescendance avait déjà servi pour le dernier Dumont : oui, il y a bien des films dont l'esthétique est trop en rutpure avec les modèles dominants pour ne pas désarçonner.
Et la Terza Madre en est aussi, à sa manière, un exemple, rejeté violemment par ceux qui encensent Hellboy 2. Il y a beaucoup de belles choses dans ce dernier opus (le découpage !), tout comme dans Il Cartaïo que certains aveugles ont osé comparer à un produit "derrickien".
Quelques travaux à finir et j'écrirai aussi quelquec hose sur ce film (je dis aussi car j'espère que vous le ferez, comme annoncé)
Cher Ludovic, oui, cet argument du cinésomnifère est assez courante, mais je crois ne jamais l'avoir rencontrée aussi systématiquement que pour L'Homme de Londres ! On a dit ça aussi de Flandres ? Bigre. Je me souviendrai longtemps de ma séance au MK2 Hautefeuille. J'ai pris le film de Dumont en pleine poire. Je n'ai pas encore osé le revoir.
Oui, je vais écrire sur quelques films d'Argento. Il y a dans La terza Madre, comme dans Il Cartaio, de très belles choses (derrickien ?!?), mais il leur manque (et ne parlons pas des téléfilms, Jenifer, Pelts et Aimez-vous Hitchcock) une vraie cohérence, celle qui faisait de ses meilleurs films, jusqu'à Non Ho Sonno, des oeuvres passionnantes, dramatiquement sous-estimées par la critique. Bah, je vais les revoir tranquillement, et je suis sûr que je vais encore leur trouver mille qualités. Et je suis très intéressé par ce que vous écrirez.