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TRAVAIL AU NOIR

Quatre nuits durant, dans la chambre où il était entré par la fenêtre ouverte pour le chat, quoi qu’il fît en vérité, l’homme mouilla l’un de ses doigts ; quatre nuits durant, il en promena le doigtier de salive sur les lèvres du sexe de la femme endormie ; quatre nuits durant, ce fut aussi doux que la Béatrice au pastel d’Odilon Redon et n’eut pas plus de réalité qu’elle ; car nul besoin d’un mur pour empêcher cette caresse, son effleurement vrai ; quatre nuits durant, malgré une communauté de cauchemar, de désir et de condition, chacun pauvre et nu, le doigt est d’un côté et les lèvres de l’autre ; quatre nuits durant, l’appendice branleur, insomniaque, assassine le marchand de sable, tandis que les nymphes entrouvertes reposent dans le lit du sommeil, ce vieux gardien de l’ordre. (Jacques Sicard)

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Lien permanent 4 commentaires

Commentaires

  • Moi je suis d'accord avec ce que dit Zohiloff sur Sicard, à savoir que rien ne dépasse, rien ne fait tâche dans les chroniques de Sicard (ce monsieur sans doute très honorable ne va voir que des films qui à première vue n'en paraissent pas moins, qui dès le départ eux-mêmes estiment avoir valeur de poème - quoi de plus facile donc, d'écrire sur Skolimowski, Costa, Oliveira, etc, quoi de moins compromettant surtout, quoi de plus éloigné du cinéma en définitive).

  • En même temps, écrire sur Kounen ou Auburtin, ça craint, non ?

  • Wall-E, Speed-Racer ! Enfin, ce qui me gêne le plus en l'occurrence, c'est que je ne crois pas qu'il ait compris le Skolimowski. Mais ça, personne ne pourra jamais le vérifier.

  • En même temps Benoît, ne croyez-vous pas qu'aujourd'hui "tout dépasse" ? Que chacun s'essaie à faire diversion, prendre le contre-pied, dérouter l'adversaire, pardon le lecteur ? Il se trouve que j'apprécie l'écriture de Jacques Sicard qui dit l'air de rien des choses importantes sur le cinéma, même s'il les dit autrement, surtout parce qu'il les dit autrement.

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