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CRISES

Le lien du vendredi, c'est le nouveau numéro du trimestriel Eléments, dans lequel il est question de Richard Millet et d'André Malraux, de Quentin Tarantino et de Robert Aldrich, de Fitzgerald et de Drieu, du rugby d'autrefois et de l'exploration spatiale de demain, avec en prime un texte enlevé sur le musée Magritte de Bruxelles et un autre, non moins ironique, sur les rebelles de "la scène rock".

Lien permanent 9 commentaires

Commentaires

  • L'article sur Tarantino est de vous ?

  • Oui !

  • Dommage cependant qu'il y ait une coquille dans le nom de Tarantino sur la première de couverture...

  • Je ne vous le fais pas dire...

  • L'exaltation de la vengance par Tarantino dans ses films (je devrais dire "ersatz", car je n'ai vu que des "ersatz") est telle qu'il devient à peu près impossible de faire le moindre reproche moral à Hitler ensuite. Inutile d'insister, je pense, sur la lâcheté qu'il y a à vouloir se venger d'Hitler en 2009.

  • Etonnant que vous ne vous demandiez pas, Maubreuil, quels sont ces étranges paroissiens chrétiens qui n'hésitent pas à pactiser avec vos éléments païens ? Moi je vous le dis : ce sont vos ancêtres. Le jansénisme a fait beaucoup plus pour votre bénitier sacré plein de flotte pythagoricienne et d'ondulations de l'âme, ce chien de Marin Mersenne en tête, que votre boss statisticien directeur d'"Eléments". On commence d'abord par parier, puis le pari finit petit à petit par absorber l'enjeu, et que l'on parie sur le Néant ou sur Dieu revient en définitive au même.

    Pour aimer le cinéma comme vous l'aimez, il faut ou bien s'ennuyer terriblement, ou bien être terrorisé par la mort, ce qui est la même chose. Vous savez sans doute que Proust se comparait fort justement aux contes des "Mille et un nuits", et sa littérature s'apparente de fait au cinéma en ceci qu'elle consiste à réclamer à la mort un délai supplémentaire. Le cinoche est entièrement fait de réminiscences. S'ennuyer ou tuer le temps, c'est exactement le même procédé.

  • Non, je ne pense pas que ce soit par ennui. Se perdre dans la contemplation d'un film ou d'un tableau, plonger dans un livre ou une symphonie, c'est pour s'éloigner bien sûr, prendre congé, mais c'est aussi dans l'espoir d'une rencontre. C'est là tout le paradoxe, la misanthropie (azppelons ça comme ça) conduit à l'art mais ce dernier vous permet de voir autrement ceux-là même que vous étiez en train de fuir.

  • Les misanthropes sont les rois des faux-culs, Maubreuil. Faudrait vous décider à lire Molière !
    La misanthropie est d'ailleurs un luxe que seul le bobo peut se permettre ; il se retire dans ses appartements privés loin du peuple qui a bâti ces hôtels à la sueur de son front.

    Votre idée de l'art est celle de la polytechnique et du génie. Bien qu'on s'efforce de l'appliquer à Véronèse ou Michel-Ange, Shakespeare, c'est une idée de l'art qui ne leur convient pas, étayée avec des principes nitchéens débiles, n'en déplaise aux gays et aux curés qui ont fait de Nitche une icône.

    C'est le piège dans lequel est tombé Picasso : à force de génie, il a fini par se retrouver uniquement entouré d'idolâtres, plus préoccupés de royalties que d'art, c'est-à-dire seul, "misanthrope malgré lui", entouré par la racaille des marchands, que Baudelaire insulte sans donner le moyen de s'en débarrasser. L'isolement de Picasso, c'est probablement le pire qui puisse arriver à un peintre.
    "L'art du paradoxe", c'est une bonne définition (que je retiens) pour l'art bourgeois de l'ingénieur. La religion bourgeoise selon Marx est en quelque sorte "l'art de manier le paradoxe", et de se prendre à la fin les pieds dans son tapis de prières.

  • Vous résumez de manière lumineuse mon rapport au cinéma dans votre dernier commentaire...

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