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MUTATION

 

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"Les gens que je vois, auxquels je parle, n'ont souvent plus rien d'humain que l'apparence extérieure : dedans, ce sont des monstres faits d'un mélange terne de simulacres qui n'ont plus le moindre souvenir de leur image originale. Des choses de l'indifférence. Des êtres du non-être, et qui lui appartiennent à leur insu totalement, incapables même de respecter eux-mêmes en eux-mêmes la vie dont ils sont vivants. Ils bougent, ils remuent, et c'est là leur seul alibi : s'agiter pour faire croire qu'on existe. Le mot-clé du monde moderne est « mutation », qui est le dernier nom et le programme de la Bête ; le nom vivant de Dieu chez les humains est « permanence »."

(Armel Guerne, lettre du 10 septembre 1973 à Dom Claude Jean-Nesmy. Editions le Capucin, 2005)

 

 

Lien permanent 14 commentaires

Commentaires

  • OMFG ! j'aime le cinéma lorsque le spectacle est sur l'écran...
    ou alors, je vais au cirque

  • Les winners ont gagné.

  • Vive le cinéma en relief pour pimenter un peu notre époque si plate.

  • croire que le monde se résoud à son regard est bien une illusion...

  • Très belle citation sur la vacuité et la mécanisation des individus, dont je partage l'avis. Dommage seulement, qu'elle se termine par une vision d'apocalypse, alors que chacun sait que le cauchemar sera climatisé et la parousie molle.

  • J'aurais du écrire "eschatologie" plutôt que "parousie".
    Désolé.

  • En même temps, Edouard, on peut aussi souhaiter un cinéma de mesure et de nuance dans notre époque où tout s'hypertrophie... Sinon, bienvenue dans la blogosphère !

    Oui, laurence, et j'entends votre phrase comme un écho à cet autre extrait de Guerne, qui se désole de "cet ancrage absolu de tous les contemporains dans le visible le plus immédiat, le plus fragile, le plus creux qu'ils appellent la réalité ; alors qu'il s'agit d'une pure abstraction".

    L'époque de cette lettre et le correspondant à qui elle s'adresse jouent sans doute dans cette allusion à la Bête, qui revient d'ailleurs à d'autres moments dans ce recueil, mais la Bête est peut-être justement une autre manière de nommer cette "eschatologie molle", que vous évoquez joliment, vision du futur proche qu'à mon tour je partage.

  • A propos de mutation et de permanence, je serais curieux de savoir votre avis sur "Mammuth" de Kervel et Delépine (je ne sais pas bien moi-même quoi en penser, j'y trouve un certain charme, mais aussi je trouve ça paresseux, et assez bien-pensant en définitive): l'avez-vous vu ?

  • Non, je ne l'ai pas vu Damien, je n'ai à vrai dire vu aucun film de ce duo, craignant cette bien-pensance que vous y avez décelée. Pensez-vous malgré tout qu'il vaille la peine ?

  • Désolé Ludovic, je n'ai pas assez insisté sur l'ironie de mon commentaire précédent.

  • Je ne sais pas vraiment, mais il y a des réminiscences curieuses par rapport au cinéma, l'écho de "Barrocco", l'ombre des "Valseuses", quelques fantômes (Poelvoorde, Adjani...), un côté "art brut" où Depardieu se fond assez bien... Mais peut-être que vous détesterez ça ?

  • Ah ! Quel idiot je fais...Ne vous connaissant pas Edouard, je ne l'avais pas perçue, cette ironie, mais j'aurais dû me méfier vu les références de votre blog ! Et surtout vos films-culte, qui pour bon nombre d'entre eux, sont aussi les miens...

    Je crois que j'attendrai le dvd, Damien, car ici pas de ammuth à l'horizon ; la salle "d'art et d'essai" de ma petite ville propose cette semaine d'autres réminiscences curieuses : le retour d'un grand : Arcady ! (faut-il en pleurer ?)

  • Sachez Ludovic que pour certains de ces films, j'en dois la découverte grâce à votre premier livre ("Le cinéma ne se rend pas") et je ne vous remercierai jamais assez de m'avoir fait découvrir Béla Tarr qui a sans aucun doute changé à jamais ma perception du cinéma.

  • C'est bien aimable à vous !

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