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Il semble si nonchalant et réservé : à coup sûr c'est un homme pressé qui croit très fort en lui.

Dans la forêt presque nue, au détour d'un sentier, les troncs gris et frêles qui tremblent d'un coup, paravent fragile derrière lequel le remue-ménage enfle : huit chevreuils soudain apparaissent puis stupéfaits s'évanouissent à nouveau.

Les Petits mouchoirs parle de notre temps dévasté où des zombis rigolards s’envoient des bourrades. Peu importe qu’il ne s’en moque ni ne s’en inquiète, c’est déjà  bien qu’il le montre. Ceci était censé clore le texte paru ce week-end sur Causeur, mais en raison de sa longueur déraisonnable, ce dernier a été un peu raccourci par endroits, ce qui lui donne un aspect pour le moins péremptoire. Mais enfin, l'essentiel y est.

 

Lien permanent 5 commentaires

Commentaires

  • Finalement ce remaniement n'aura jamais été qu'un pet de nonne dans un mouchoir ... pas de quoi changer la sortie du dimanche en famille !

  • Je suis désolé, cher Ludovic, mais je suis le responsable des coupes. Les instructions d'EL sont impitoyables et j'ai essayé de faire pour le mieux en respectant votre article.

  • Oui, iPidiblue, il ne faut jamais remettre à plus tard les sorties du dimanche en famille.

    Cher Jérôme, je n'ai à vrai dire à m'en prendre qu'à moi, et cela m'apprendra la concision (d'autant que certains commentateurs l'ont encore trouvé trop long !)

  • Votre article sur « Les Petits Mouchoirs », Ludovic, est passionnant à lire. Votre comparaison avec Cassavetes est judicieuse et aide à cerner ce qui manque cruellement au film de Canet, tout ce qui fait la matière des films de l’Américain, « la fébrilité, les doutes, les tâtonnements, les éclairs, les expressions fugaces et contradictoires, les lassitudes, les énervements, les temps morts ou vifs qui se succèdent comme dans la vie » (Sylvie Pierre). Canet est un trop pur produit de l’industrie pour pouvoir se lancer dans cette imitation virtuose de la vie, et en optant sans surprise pour le plat boulevard, il trahit sans surprise son ascendant (que je n’adore pas, mais qui se laisse tout de même moins facilement digérer).
    Par contre, je ne vous suis pas entièrement sur votre analyse de la réception critique du film. Je ne crois pas que ces gens qu’on voit dans « Les Petits Mouchoirs » sont pareils à ceux qui ont cloué le film au pilori, et que c’est à une identification pleine et entière qu’il réagissent par la négative.
    « Les Petits Mouchoirs » m’a beaucoup fait penser au dernier Desplechin : ici et là, on se retrouve en famille/entre amis et on se balance ses aigreurs au visage. Alors qu’est-ce qui fait que le Desplechin a été (globalement) applaudi et que le Canet se retrouve (globalement) rejeté ? Je crois que c’est une toute petite différence de classe. Toute petite, mais qui est à l’origine dans un certain micro-milieu de tempêtes, haines insatiables et rancunes éternelles …
    Je ne sais pas si vous jetez de temps en temps un coup d’œil dans les Inrocks, par exemple, mais vous pourrez remarquer que toute la radicalité de cette petite communauté consiste à s’en prendre, non au néofascisme (autant marcher dans la merde), non au capitalisme (ou alors rarement et mollement puisque, sans lui, pas de recettes publicitaires), mais seulement à une caste un peu plus riche et un peu moins cultivée qu’elle (cf. les attaques ad hominem et hebdomadaires visant des présentateurs télé ou des stars signées Christophe Conte).
    Canet n’a pas mis en scène des petits-bourgeois cultivés, talentueux, ouverts sur le monde, tolérants et névrosés, mais au contraire des petits-bourgeois beaufs, médiocres, méchants, maniaques et psychotiques. S’il leur tape dessus aussi allègrement que Desplechin sur les siens, il ne dédaigne pas leur faire la morale (à travers les paroles pleines de – vraie – sagesse de Nassim), alors que Desplechin, plus artiste, préfère laisser ses fins dans l’indéfini et son jugement se perdre sous les robes de ses actrices. Pour le critique parisien, tout dans le Canet, à commencer par la leçon qu’il ose faire, est de mauvais goût, mais il suffit à mon avis de déplacer les référents géographiques et culturels, de prendre un recul plus net vis-à-vis de son récit et de remplacer Cluzet par Amalric pour le leur faire apprécier. (Vous avez donc en partie raison.)
    Bref, je crois que les critiques que vous citez ne se reconnaissent pas assez dans le film de Canet pour le défendre, mais tout de même assez pour y retrouver leurs semblables méprisés et leur donner envie de le démolir.
    A noter que le peu de culture que Desplechin a en plus par rapport à Canet, il s’en sert non pas pour parfaire la morale larvaire des « Petits Mouchoirs » mais pour écraser un peu plus ses personnages, organiser leur suicide collectif. Voilà à quoi sert d’être un intello…

  • Merci pour ce commentaire lui aussi passionnant, Griffe !
    Je n'avais pas vu les choses sous cet angle, mais cela se défend et se tient, cette analyse de ces "critiques qui ne se reconnaissent pas assez dans le film de Canet pour le défendre, mais tout de même assez pour y retrouver leurs semblables méprisés et leur donner envie de le démolir."
    Ces "petits-bourgeois beaufs" de Canet ne seraient-ils pas l'autre face de ces "petits-bourgeois ouverts sur le monde", le fond de vérité de ces critiques quand Desplechin montrerait ce qu'ils font semblant d'être (ou ce qu'ils aimeraient donner à voir d'eux-mêmes)...
    Très juste analyse également des Inrocks, toujours le ressentiment...

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