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ADORABLE VOISINE

 

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Sonnez la cloche, ouvrez le livre, soufflez la chandelle : Breton eût-il reconnu dans cette formule d’opérette la puissance de soulèvement qui permet l’entrée des succubes ?

 Sonnez le grelot de la mémoire : la petite cloche qui sert à rythmer les repas où domine l’odeur de la soupe du soir, quand l’enfance déjà nulle et naine ; le tintinnabulum plus tardif du réveil au coin du lit ; la clarine des jours et des intérims. Les voyez-vous revenir, les souvenirs si bien timbrés ? Que leur massacre commence.

 Ouvrez le livre, quel qu’en soit le récit, il sera une fabrique de ruines : l’acte de raconter est la forme même de la conscience et la conscience la condition de tout effondrement.

 Soufflez la chandelle – et c’est la nuit, la nuit du fourreau de soie noire de Kim Novak, voluptueuse sphinge à tête-de-mort. On dirait un poignard. Dont la lame serait de bois. Mélange de sadisme et d’atermoiement. Le goût du meurtre uni à l’absence de passion. On la dirait, avec ses longs sourcils arqués comme deux petites cornes, deux petites ailes – on la dirait enveloppée d’air, uniquement. C’est l’image invisible, dite image latente, reprise des premiers temps de la photographie, quand l’ancienne plaque recouverte de poudre d’argent du daguerréotype ne fixait que les objets dénués de mouvement et conservait l’empreinte d’un être humain à la condition expresse qu’il ne bougeât pas.

(Jacques Sicard)

Lien permanent 8 commentaires

Commentaires

  • Ach, pourquoi avoir supprimé la notule "Un mensonge", et ses commentaires ? On y trouvait des choses intéressantes, même pour quelqu'un qui n'est pas concerné par l'affaire. Je ne veux pas jouer les emmerdeurs, mais en tant que lecteur lambda, il me semble que ma question est légitime - et c'est pour ça que je la pose via un commentaire, et pas par mail.

    Bien à vous,

    AMG.

  • J'avais écrit que la note resterait sur Cinématique tant que les mensonges de Juan Asensio resteraient sur son blog. Ils n'y sont plus et j'ai donc tenu ma parole. Mais il est vrai que cela fait disparaître du même coup les commentaires. Gageons cependant, cher AMG, que si cette affaire de procédure vous intrigue, vous trouverez sur les blogs respectifs des intéressés, de quoi vous renseigner. Après on peut aussi attendre le retour de Mme de Largesses (à qui je dédierai ma prochaine critique et qui peut sans doute déjà se reconnaître dans ce portrait d'adorable succube) mais quelque chose me dit qu'elle n'est pas vraiment, contrairement à ses dires, une habituée des lieux.

  • Merci de votre réponse, cher Ludovic, j'avais oublié que la note était dès le début souhaitée comme éphémère. Après, non, cette affaire ne me passionne pas plus que ça, ce sont plutôt les échanges de commentaires et de points de vue qui suscitaient ma curiosité.

    Bien à vous,

    AMG.

  • Tiens donc, "Café du commerce" qui justifie son pseudonyme.
    Et quel mépris pour le texte mis en ligne !

  • Outre que "Café du commerce" n'est pas un pseudonyme (AMG en fut un), je n'ai pas cherché à ni eu l'impression d'être méprisant. Simplement, cette affaire ne me concerne pas directement, et ce qui m'a intéressé dans les commentaires était justement, pour quelqu'un qui ne connaissait pas les tenants et aboutissants, l'arrivée progressive de détails supplémentaires, qui à chaque fois l'éclairaient sous un jour nouveau. Un peu comme lorsque vous assistez à une querelle de famille, dans une fiction ou dans la vie, et que le tableau premier, je ne dis pas est bouleversé, mais se modifie petit à petit.

  • Tiens donc, "café du commerce" qui justifie... sa raison sociale.
    Le goût calculé du crêpage de chignons.
    Et quel mépris (celui actuel qui a désappris d'estimer) pour le texte... présenté ci-dessus,
    soit Adorable voisine.

  • Texte que j'adore moi ! Qui me rappelle ce merveilleux film tout en me parlant de l'image, de l'image de cette sorcière faite femme, de l'image de nos fantasmes, de l'image atténuée mais tenace, loin du numérique qui montre tout !

  • Il est vrai, cher AMG, que la blogosphère est, comme le monde du cinéma, "une grande famille" !...
    Mais effectivement parlons d'autre chose, car le texte de Jacques Sicard (et le film qu'il aborde) mérite mieux, comme l'estime à juste titre Tenesse, que ces sordides affaires.

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