Le dilemme que tout cinéphile finit un jour par affronter : comment passer de la fascination naïve à la contemplation active, sans pour autant glisser de la participation à l'indifférence. Autrement dit, comment conserver l'émotion au sein du détachement.
Commentaires
Génial rapport enre deux images !!!
Bonne question. Ce dilemme est aussi celui de l'acteur. La solution est dans une sorte de dédoublement de la personne qui se produit au fur et à mesure des répétitions.... N'est-ce pas le but de l'art que d'harmoniser les facultés subjectives et objectives et de faire des sentiments un véritable outil de compréhension.
Bien à vous
Carole
Bénédict, merci !
Oui, Carole, merci de votre commentaire. Comment se dédoubler, alors, sans trop de chiqué.
... Ne pas être trop intelligent, intellectuel... mais davantage poète ; garder le contact avec les forces en action dans l'oeuvre... faire confiance à son intuition, lire, re-lire, lire encore (ou voir) se laisser imprégner avant de juger : tout ça, je pense, c'est le même travail pour l'acteur que pour le cinéphile-écrivain. Ce dernier est aussi un interprète. Le spectateur moyen, le lecteur moyen, a besoin de ceux qui ouvrent des portes, incitent à une lecture plus profonde, plus personnelle aussi.
merci pour cela et bonne continuation à vous.
Je crois avoir ce problème ou quelque chose ressemblant avec La mort aux trousses.
Je n'arrive pas encore vraiment à y réfléchir tout du long. Si je commence, au bout d'un moment je retombe dans la fascination "passive", comme un gamin. Quoique devant ce film, il est difficile de dire passif tant l'identification avec le héros est forte. On est actif, avec lui dans l'aventure ! Mais, au contraire de Vertigo par exemple, pas tant dans la réflexion.
Est-ce que tu as choisi ces images parce que justement il s'agit de phase de transition dans ton regard de spectateur ou simplement pour leur correspondance ?
Ouhlala, oui, et que de pièges... Vous synthétisez remarquablement quelque chose qui "m'obsède"si ce n'est que, étrangement, je bute sur le mot "dilemme".
Ou je vous lis mal.
Le dilemme me semble éventuellement d'accepter ou non de quitter la fascination naïve.
Mais dès que le "comment" arrive, je ne vois plus de dilemme... mais rien n'est résolu.
L'intuition pour guide premier, je crois aussi oui, en n'en finissant pas de la désensevelir, en la nourrissant, en l'imprégnant oui, et en la confrontant.
Je trouve intéressant, et juste, le lien avec l'acteur. Mais le saut, dans le dédoublement, présente une difficulté singulière ici. Puisque nous arrivons après l'oeuvre et non dans sa création, et que nous sommes seuls face au mystère.
Ouhlala, oui, et que de pièges... Vous synthétisez remarquablement quelque chose qui "m'obsède"si ce n'est que, étrangement, je bute sur le mot "dilemme".
Ou je vous lis mal.
Le dilemme me semble éventuellement d'accepter ou non de quitter la fascination naïve.
Mais dès que le "comment" arrive, je ne vois plus de dilemme... mais rien n'est résolu.
L'intuition pour guide premier, je crois aussi oui, en n'en finissant pas de la désensevelir, en la nourrissant, en l'imprégnant oui, et en la confrontant.
Je trouve intéressant, et juste, le lien avec l'acteur. Mais le saut, dans le dédoublement, présente une difficulté singulière ici. Puisque nous arrivons après l'oeuvre et non dans sa création, et que nous sommes seuls face au mystère.
Ca y est c'est le grand retour d'Orson Welles !
Leur correspondance, essentiellement, Benjamin, en sachant néanmoins que ce sont deux films qui m'ont longtemps fasciné, et dont il a fallu que je me détache de l'emprise.
Oui D&D, dilemme à partir du moment où il est devenu impératif de quitter cette fascination,, et qu'il n'y a plus que deux voies possibles pour cela, irréconciliables entre elles. Ce que vous dites sur l'intuition est très juste.
Il y a peut-être aussi la possibilité de "l'abandon" temporaire. Ce n'est sans doute pas idéal, mais je pratique encore, régulièrement. Je décide de me laisser aller (à la fascination) parce que je pense que je reverrai le film bientôt, disons sérieusement. On pourrait dire "régression", mais cela me semble être davantage lié à l'amour, ou tout au moins à un état amoureux, donc "abandon" me semble plus juste. J'ai d'ailleurs l'impression que c'est quand le sentiment de "régression" finit par intervenir en moi que je ne revois pas le film. Dans le cas contraire, je crois que c'est un garde-fou contre le risque de perdre un lien réel, vivant, entre soi-même et l'oeuvre ; j'ai l'impression qu'une trace s'inscrit qui prévient la (dis)simulation - ne plus être tout à fait soi, jouer à une version qu'on croirait plus intelligente, ou quitter trop le film pour des chemins plus strictement intellectuels qu'on a besoin de lui prêter. Ce ne sont pas des pièges qui menacent tout le monde, mais je me méfie de moi à leur égard !