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gothika

  • MEDUSE

     

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    Contrairement aux personnages de roman, le héros de cinéma a toutes les peines du monde à cultiver le retour sur soi : contraint à la frénésie du mouvement ou à l'immobilité factice, il n'évolue qu'en se transformant, ne prend conscience que par révélations, n'apprend que pour mieux oublier. C'est toujours par des signes extérieurs qu'on nous assure qu'en lui une alchimie, une sédimentation, ont bien eu lieu. Lorsqu'il prend le temps de se regarder -ce qui est sa seule vraie méditation-, c'est le signe qu'il va bientôt céder la place, car cette position n'est pas tenable, comme l'ont montré tous les héros melvilliens, observant leur reflet avant de mourir quelques plans plus tard.

    Il n'y a pas d'homme intérieur chez le héros de cinéma, tout entier dans l'affect et la posture, agi bien davantage que se regardant agir, effacé dès qu'il prétend prendre conscience. Sa seule chance de s'en sortir est de confondre d'autres spectres que lui, de se voir en train de les regarder, d'en percer à jour l'identique surface en les placant à leur tour sur l'écran qu'il occupe, d'en déjouer les ruses en n'interagissant plus qu'avec leur représentation, à l'instar de Persée échappant à Méduse au moment où il n'en regarde plus que l'image, soit son reflet sur sun bouclier. Ainsi, croiser un regard dans un miroir, identifie le coupable et sauve celui ou celle qui aurait pu en être la victime, avant même que le jeu ne débute.

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