Il y a d'authentiques nostalgiques parmi ceux qui déplorent la mort du cinéma, la fin de la littérature ou la décadence de l'art pictural, et puis il y a aussi de fieffés profiteurs qui sans larmes ni vrais regrets, s'empressent, à hauts cris, de s'en désoler ; sans même réaliser que ce passéisme vintage n'est qu'une expression de plus du désastre, voire la plupart du temps un bon moyen de placer ses amis.
Se dépouiller de toutes les armures et de toutes les tuniques, c'est croire qu'il existe sous elles, enfoui et essentiel, un Moi inaltérable. Or celui-ci n'est peut-être qu'un leurre de plus, égrégore sans cesse renaissant fabriqué de toutes pièces.
L'oignon a beau perdre une à une toutes ses pelures, il n'en gagne pas pour autant un noyau.