Il y a d'authentiques nostalgiques parmi ceux qui déplorent la mort du cinéma, la fin de la littérature ou la décadence de l'art pictural, et puis il y a aussi de fieffés profiteurs qui sans larmes ni vrais regrets, s'empressent, à hauts cris, de s'en désoler ; sans même réaliser que ce passéisme vintage n'est qu'une expression de plus du désastre, voire la plupart du temps un bon moyen de placer ses amis.
Se dépouiller de toutes les armures et de toutes les tuniques, c'est croire qu'il existe sous elles, enfoui et essentiel, un Moi inaltérable. Or celui-ci n'est peut-être qu'un leurre de plus, égrégore sans cesse renaissant fabriqué de toutes pièces.
L'oignon a beau perdre une à une toutes ses pelures, il n'en gagne pas pour autant un noyau.
Commentaires
La deux est très rossetienne. Vous appréciez cet auteur ?
Je le connais mal mais me suis promis (ne serait-ce que parce que j'en ai lu du bien sous des plumes amies) de m'y plonger ! Qu'en retenez-vous Pascal ?
Ooops, je n'avais pas vu votre question.
Rosset a beaucoup tourné autour d'une seule question, celle du réel qu'il qualifie d'idiot, c'est à dire d'unique. Sa pensée n'est qu'une variation autour de la tautologie le réel est le réel, pas d'arrière monde, pas de transcendance, pas de Moi. Seule compte la joie de type spinoziste.
Ce n'est pas vraiment une pensée qui favorise l'agir mais au moins on y apprend à se dépendre des grands mots encore qu'il m'arrive de croire en la vertu de ces derniers.
Bonsoir Ludovic,
"voire la plupart du temps un bon moyen de placer ses amis." : je me demande souvent si ce n'est pas un travers surtout européen, et davantage encore français...
Mes désirs de voyages naissent parfois de cette question-là, aussi.
Très bien Pascal, je vais m'y pencher !
C'est possible, D&D, mais je ne suis pas sûr qu'ailleurs ce soit plus reluisant ! (en tous cas, souhaitons-le)..