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quantin tarantino

  • CORRESPONDANCES (2)

        A Hollywood, le héros masculin a longtemps été celui qui supporte et résiste, qui souffre avant de régner. Représenté de face et au centre du cadre, le plus souvent meurtri, entravé, humilié, il finit par remporter la victoire, même au prix du sacrifice, comme son regard clair et impérieux malgré les offenses, l’assure d’emblée. Des Dix commandements à Ben-Hur et de La planète des singes au Survivant, Charlton Heston a régulièrement incarné cette image christique.  

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        A présent, même si ce type de plan reste réservé au personnage principal, celui-ci effectue le parcours inverse. Croulant sous les honneurs, cumulant les dons et les gains, il n’en finit pas moins par s’effondrer, ce que les allusions au mensonge et à la mort, distillées au fil de ces plans frontaux, inscrivent sans équivoque. De Django Unchained à Gatsby le magnifique et de J.Edgar à Aviator, Leonardo DiCaprio est bien souvent cet ange déchu, qui malgré les signes extérieurs de puissance, ne peut longtemps masquer les remords, les turpitudes ou les maladies qui le rongent.

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        Même si le cinéma suit ainsi l’air du temps, avide de mettre à mal des figures autrefois dominantes, on ne peut s’empêcher de voir dans ces péripéties programmées une même complaisance. Celle qui consiste à filmer une victoire ou une déchéance, sans jamais qu’une scène ou une séquence impromptues ne viennent contredire le parcours édifiant.

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  • 87

    Un léger érythème dessine des spirales sur ses joues, quelle que soit la nature de l'émotion qui l'assaille, émotion qu'elle admet alors sans effort, vulnérable et lucide, qu'elle revendique même. Mais lorsque son visage s'empourpre tout à fait, aucun aveu ne lui est plus possible, elle demeure farouche, sa joie comme sa colère niées en bloc.

    Le cinéma provoque des rencontres inédites, par exemple celle de Freud et d'Abellio. Black Mamba (Una Thurman) : la névrose de la femme virile ; Black Swan (Nathalie Portman) : la psychose de la femme originelle. Reste la femme ultime, sans désordre et donc sans représentation.

    Après les deux volets de Kill Bill, je n'ai nulle envie de revoir un film de sabre alors que je suis impatient de me plonger à nouveau dans l'univers du western italien. C'est que Tarantino filme ses références différemment : de manière classique ses combats asiatiques alors que les originaux sont plutôt baroques, ce qui donne de la rigueur et du panache à des rixes habituellement brouillonnes et mal cadrées ; avec maniérisme ses allusions à Sollima, Corbucci et Leone, alors que les originaux sont contrairement aux idées reçues de facture classique, ce qui apparaît redondant et presque moqueur. Un genre admiré et annobli, l'autre incompris et de ce fait caricaturé, l'ogre hollywoodien ne digère pas toujours à l'identique.

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