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VACANCY

Sous ses allures de série B ultra-violente et décomplexée, à une époque où le réalisateur Eli Roth est salué par Télérama, Motel de Nimrod Antal apparaît comme l'antidote hollywoodien idéal au Funny games d'Haneke, énumérant fébrilement tous les recours encore disponibles face à la barbarie, jusqu'à fausser le temps, afin que le crime n'ait pas lieu et qu'aucun malaise ne perdure, en clair qu'aucune question embarassante ne soit posée.
Dans le premier Argento, le héros bloqué entre deux portes de verre ne pouvait agir mais voyait tout. A cette impuissance passagère, gage de formalisation et de science futures, à cette immobilité inaugurale créant littéralement le mouvement du film, répondent quatre décennies plus tard les gesticulations de ce couple figé derrière la fenêtre de sa chambre, qui ne voit rien (tout se passe en sous-sol) mais ne cesse d'agir en tous sens ; ce qui lui permettra de retrouver ce qu'il pensait avoir perdu : un cocon.
A la tranquille singularité des personnalités répond l'indifférenciation volubile des hyperindividualistes ; à la réflexion posée, le bougisme ostentatoire.
Un film éminemment sarkozien ?

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L'oiseau au plumage de cristal, de Dario Argento


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Motel, de Nimrod Antal

Lien permanent 8 commentaires

Commentaires

  • Entre Hyppogriffe, vous et quelques autres, ça rentre dans le lard de la critique à pignon (sur rue) et c'est bien agréable ! Salutaire, diraient les gommeux de Télérama...

  • C'est vrai que la tendresse de Télérama pour une horreur comme Hostel d'Eli Roth est à mon sens un tournant...
    Bon retour, mais sachez-le, la blogosphère est quasi déserte !

  • Et bien, merci Bravache, de vous intéresser à nous ! Oui, paul petit, déserte et désertée, mais mes visiteurs continuent de venir, alors ne seraient-ils tout simplement pas blogueurs ? Eli Roth, c'est...A quoi bon ?

  • Déserte ?
    Parlez donc pour vous, petit.

  • J'avais dit "quasi", Monsieur Asensio !
    Et d'ailleurs je vous lis, même si mon rapport à la Littérature est suffisamment conflictuel pour être bien souvent désarmé par vos analyses...

  • Tiens, bizarre, cette remarque parce que, voyez-vous, je doute qu'il puisse exister un rapport à la littérature ou à l'art qui ne soit point conflictuel.
    Sans conflit, à quoi bon l'art ?

  • Disons qu'il y a dans vos critiques, même acerbes, surtout elles peut-être, un amour du verbe que j'ai souvent du mal à éprouver moi-même. Je suis plutôt, sans doute comme l'hôte de ces lieux, un forçat de l'image alors que la Littérature m'a trop transporté naguère pour que je ne lui en veuille pas aujourd'hui...mais tout cela est bien inintéressant.

  • Au contraire, au contraire...
    Je ferai la remarque inverse : l'idole est du côté de l'image à mes yeux, la distance que celui du verbe, pour reprendre une distinction établie par Jean-Luc Marion. Car enfin, n'importe quelle daube passant sur grand écran a tout de même un pouvoir de suggestion immédiate qui est à des années-lumière de celui dont pourrait s'enorgueillir la littérature.
    Et puis, on ne peut jamais vraiment se résoudre à haïr ce que l'on a une fois adoré, pas vrai ?

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