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PIETAS

Bergman envisage la mort (celle des autres comme celle qui nous attend) comme une empreinte insistante, colorant la vie-même de désirs éteints, d'ambitions inconstantes, de tristes inachèvements, d'actes manqués. Elle est le terme d'où pourtant tout découle. Scorsese la dépeint comme une ombre passagère, une obsession dont il faut parvenir à se défaire, un récit qu'il faudrait savoir taire, une pulsion qu'il convient de contrôler, afin d'être sauvé.
Les vieux mondes mélancoliques s'éteignent, déposant les armes sans plus rien maudire. Le nouveau monde hygiénique s'étend, allumant partout mais sans y croire, les contrefeux qui demain le ruineront.

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Cris et chuchotements, d'Ingmar Bergman : imaginer en tout instant notre mort.

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A tombeau ouvert, de Martin Scorsese : patienter en espérant la petite mort.

Lien permanent 13 commentaires

Commentaires

  • Excellent votre vision du Scorsese : une pieta et au lit !

  • En même temps vous comparez ce qui n'est pas comparable, le grand Bergman et le petit Scorsese, même si ce dernier, d'une certaine manière, je vois ce que vous voulez dire, résume la vision hollywoodienne de la mort, de la violence, du mal, une sorte de christianisme audimat-compatible, tandis que Bergman c'est la mélancolie européenne dans toute sa grandiose et dérisoire inaptitude à vivre.

  • J'aime bien ces mors.

  • J'aime bien ces mors.

    Aparté (un 2e, pourrait-on dire) : Je crois que le métier d'aiguiseur de lames ne disparaîtra jamais. À moins qu'on cesse de faire du patin.

  • (Désolée pour le doublon, mais on doute, quand on ne voit pas apparaître son commentaire après publication.Et puis j'ai allongé mon 8.)

  • Certainement le sommet de Bergman. Cette pieta, cette passeuse de la mort.

  • Ne doutez plus Marie-Danielle : au propre comme ua figuré, vous n'êtes pas modérée ! (je note que vous faites dans la métaphore hockeyeuse en ce moment).

    Absolument, anonyme, une passeuse, loin de ceux qui veulent faire écran.

    Et bien nous sommes donc d'accord, Georges.

  • Le bâton levé signe toujours les occasions de réjouissances glorieuses, comment demeurer de marbre, dès lors ?

  • "Patienter en attendant la petite mort" ... L'"agonie" tue le Temps et la mort prochaine qu'il traîne dans ses sillons? Fauche le vent...

  • Pourquoi l'"Agonie" entre guillemets ?

  • Parce qu'elle n'est que parenthèse, hiatus, suspension du Temps.

  • L'homme avare et timoré qui ne chevauche plus la cataracte du temps, agonise. Je vous entends.

  • Je vous vois (aussi), ajoute l'aveugle.

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