Un boxeur en bas résille et un organisateur de soirées le torse couvert de crème, des chroniqueurs au cachet sans concession, des femmes légères les mains crispées, une ronde d'enfants brisée en son milieu par un individu fluo sur rollers, des sourires de connivences, des fou-rires réprimés, des pleurs en direct, un chien battu à mort, des moines fous et des sociologues recueillis, une fellation en plein jour, rue des Martyrs, l'un gêné l'autre appliquée, un homme qui boit en recrachant régulièrement dans son verre, Sarkozy qui affirme, la Diversité qui chiale aux pieds du Même, tes yeux immobiles lorsque le manque te terrasse, la mort en de si petites doses, des éditorialistes sans aucun doute, des stars aux toilettes, l'Animation comme fin, une jolie pute à la froideur feinte, des pies par rafales juste avant le crépuscule, l'haleine forte d'un maire exalté, les dernières lueurs avant le grésillement du lampadaire, des cadavres en paquets de six déversés en toute hâte avant le temps qu'il fera demain.
Commentaires
Nouvelle mouture ? Le monde en "direct -dead" ?
Continuez de retranscrire : c'est dans le magma de nos sociétés que tout se fond.
"la Diversité qui chiale aux pieds du Même".
C'est cela : les communautés, les singularités, qui se vantent et se taguent de, mais qui n'aspirent qu'à la ressemblance, qui seule permet la reconnaissance.
Ludovic, ça, c'est trois rien (et trois fois vrai dirait Alice) Mais de la part d'une "je voudrais pas crever avant" (mais-juste-après-alors), c'est gonflé de t'écrire cela... Mais je tiens à toi, alors quoi ? J'aimerais te dire de tenir à d'autres folies et leur faire grâce... Pense à La vie en fleurs de Dovjenko, ce film sur Ivan Mitchourine, horloger et jardinier "faisant fleurir des glaieuls en Sibérie, en donnant aux gosses de l'Arctique la joie de chiper des pommes dans le verger du voisin." Sur une musique de Chostakovitch. Pense à Ullmann, composant son sublime opéra, Der Kaiser von Atlantis, dans l'horreur de Terezin. Ou à ce vers de N. Sachs, "Un être avec le signe de sa peur / a traversé le mur des lamentations." (à la fin du poème il y a la Lumière, bien qu'elle fasse mal d'abord) C'est rien non plus mais c'est beau, et de penser à ça je te jure, ça donne chaque jour une espérance de vie de... d'un jour encore. C'est sûrement le com' le plus débile de ma vie de blogueuse, je m'en fous, j'aurais voulu te dire que je suis avec toi sans rien dire de plus, mais ce n'est pas possible. Je t'embrasse très très fort, tiens bon si tu peux...
Solamente la ardiente paciencia hará que conquistemos una espléndida felicidad...
Oui, anonymette et Frédéric, juste un peu de zapping (avec frissons).
Passant du sans-souci, heureux de vous revoir par ici : le communautarisme en effet, n'est qu'un universalisme qui n'a pas réussi.
Pablo, je ne sais pas vous traduire mais si, en tâtonnant, votre propos me semble parler de patience nécessaire avant la joie, alors je ne peux que dire amen, (mais la messe ne sera jamais vraiment dite).
Marie, tout simplement merci