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FILIGRANE

"La plupart des réalisateurs et les trois quarts des gens qui recoivent des récompenses à Berlin ne manient la caméra que pour exister, et pas pour voir ce qu'on ne peut pas voir sans caméra. De même qu'un scientifique ne peut pas distinguer certaines choses sans microscope. Ou qu'un astronome ne voit pas certaines étoiles sans téléscope". (Jean-Luc Godard, Die Zeit, entretien de Novembre 2007)

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La captive, de Chantal Akerman

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The Grudge, de Takashi Shimizu

Lien permanent 11 commentaires

Commentaires

  • Euh ! Développer monsieur Godard ... dans "Microcosmos" on voit des choses qu'on ne peut pas voir sans un matériel approprié mais bon ce n'est peut-être pas le cinéma auquel il pense ! En tous cas cela tend à expliquer que l'histoire en elle-même ne l'intéresse guère, juste le matériau brut des images !

  • Mais justement Godard n'a fait que ça: chercher (et le plus souvent parvenir) à filmer "les choses entre les choses ou derrière les choses" et (pourquoi être modeste ?) à filmer l'infilmable, l'impalpable, l'indicible: au départ la jeunesse et son romantisme (Bande à Part, Pierrot) pour déboucher sur le mouvement de la mémoire et de l'Histoire (en gros, l'aboutissement d'Histoire(s) du Cinéma). C'est du cinéma purement spirituel qui cherche à capter une flamme fragile et spirituelle derrière le fracas du monde et le dépotoir de la culture.

  • Oui, à filmer autre chose que "le cinéma moderne, ce dépotoir à slogans" (Vian)

  • J'écoutais hier soir chez Frédéric Taddei, Michel Galabru inénarrablement imiter Jean Luc Godard lui donnant des instructions pour un film qu'il tournait dans un avion avec lui et demandant au pilote si l'on pouvait éteindre les moteurs afin de tourner dans le silence !

    Michel Galabru avait été enchanté de l'expérience avec le grand cinéaste mais avouait n'avoir rien compris au résultat final !

  • Tiens ! Ludovic toi qui es savant, peux-tu m'expliquer ce que veut dire Boris Vian ? Ce que je n'arrive pas à comprendre c'est cette manie unificatrice comme si le cinéma était un.

    Si on dit "la littérature moderne cette machine à slogans" est-ce que cela te paraît juste ?

  • Comme tout aphorisme, il est simplificateur et provocant, et puis il faudrait s'entendre sur la date de début de la modernité cinématographique, et sur ce que l'on appelle modernité...
    Ce que Vian pointait du doigt, et Godard à une époque disait autrement la même chose, c'est le fait que le cinéma ne produise que du "vouloir dire". On est toujours d'une manière ou d'une autre dans la démonstration et ce que l'on montre n'a d'autre importance que celle d'être un chaînon dans le discours. C'est un cinéma qui n'a pas besoin, et même qui redoute, le fortuit, l'imprévu, l'humain, pour nous servir toujours plus de morale mais cette fois en décors réels comme si cela l'authentifiait.

  • Tu préfères que le cinéma soit de la musique qui n'a rien à prouver plutôt qu'une publicité qui nous vend un produit, c'est un peu cela ?

    Ceci dit une bonne publicité bien faite nous fait un peu oublier le produit pour le plaisir des yeux et des oreilles ! Il suffit du recul du temps souvent pour apprécier la pub en elle-même et oublier le prétexte ...

    Au fond tu vois c'est la perspective qui compte ... si tu restes le nez collé au miroir tu ne vois pas la même chose que si tu te recules.

    On ne visite pas les pyramides aujourd'hui de la même façon que les égyptiens de l'antiquité les regardaient !

  • C'est en partie vrai, mais même si les prétextes et les sous-entendus, les slogans, s'estompent avec le temps, je ne suis pas certain que le cinéma qui les a servis, en demeure "indemne"; il me semble que les films faits pour démontrer et par là vendre quelque chose, sciemment, ne passent justement pas l'épreuve du temps et peuvent alors paraître outranciers, démodés voire irregardables, justement parce que ce qui les tenait, leur échine, n'était rien d'autre que de l'illustration, certes parfois somptueuse. C'est du cinéma à durée déterminée.

  • Les moeurs sont comme la mode, elles passent ....

  • Pour information : Godard en son temps avait dit du bien de "Microcosmos", avec, si je ne dis pas de bêtises, un raisonnement analogue à celui de M. Ipidiblue-Caméléon.

    (Très bien "La captive", très bien.)

  • Une publicité qui voudrait qu'on oublie le produit pour ce concentrer sur la musique et les images... Voilà ce qu'il y a de bien pire et l'aboutissement de cette modernité : se croire plus malin (les pseudo publicitaires et marketeurs) en montrant au spectateur qu'on a plus besoin du produit pour vendre. Mais le but reste le même vendre !! A tout pris pour satisfaire la masse silencieuse et rampante des actionnaires !!
    Voir les ravages de Bennetton / Toscani, ce que je trouve encore plus abjecte et ce qu'est aussi devenu le cinéma avec les placements produits...
    Non franchement, on se passerait largement de cette absurde modernité.
    Par contre celle qui va de Godard à Carax en passant par Resnais, Bunuel jusqu'à Wong Kar-Waï, elle ne veut rien à vendre, elle expérimente, elle cherche, souvent sans rien trouver, mais nous ouvre des pistes dans nos réflexions, nos interrogations et touche nos âmes...
    Et je ne pourrais pas m'en passer, même si il est de plus en plus difficile de la retrouver sur nos grands écrans.

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