Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

PAYSAGE

De Comme les autres à Entre les murs et de Faubourg 36 à Parlez-moi de la pluie, le cinéma français continue de prouver sa suffisance, son conformisme et sa faillite. Relais consciencieux de tous les discours dominants, politiques, sociaux, esthétiques, il n'offre ni échappée ni espérance, juste du Boulevard en Scope, du Vécu médiatique et du Passé bien monté. Et cela fait des années que ça dure. Il semble ne plus rien rester de la finesse de Grémillon et de la verdeur de Séria au temps des lourdes audaces et des silences complices.

Qu'y a t'il à sauver de ces vingt dernières années ? J'aimerais assez, s'ils en ont le temps et l'envie, que mes amis et collègues, émérites blogueurs cinéphiles, me donnent leur palmarès, et pour être élitiste au possible, seulement dix films français depuis 1988 : le Docteur et le Fordien, Joachim et Thierry, Edisdead et Mariaque, Sébastien Carpentier et Pascal Manuel Heu, mais aussi tous ceux qui le souhaitent, célébrités en lien ci-contre ou anonymes sans grade chaleureusement accueillis en commentaires.

ffmur.jpg

Cette mosaïque de palmarès ne devant rien aux diktats économiques ou esthétiques qui enserrent la critique officielle, devrait permettre de trouver quelques raisons d'espérer.

Afin que chacun donne sa liste sans être influencé, positivement ou négativement par les réponses des autres, je vous propose une très arbitraire date commune de publication, soit lundi 29 Septembre au matin.

Lien permanent 21 commentaires

Commentaires

  • Pardon je viens de comprendre le coup du 29 septembre... Vous pouvez effacer mon commentaire précédent !

  • J'y réfléchis, Ludovic, et poste tout ça lundi matin. Il semblerait pourtant que je suis un brin moins sévère que vous vis-à-vis du cinéma français, même si j'ai tendance à n'aimer que les aînés...

  • Exercice difficile, parce que, pour quelques-unes des raisons que tu évoques, j'aime très peu le cinéma français dit "moderne". Heureusement que le palmarès remonte jusqu'en 1988, car sur les dix dernières années, c'est steppique.
    A vue de nez :

    (remisé avec soin en attendant la date de publication. LM)

  • Je serais bien sûr au rendez vous. Comme le bon Docteur, je pense être moins sévère que vous sur notre cinéma national, d'autant que j'arrive à éviter beaucoup de choses. En même temps, je partage nombre de vos critiques et comme l'a écrit l'un de vos commentateurs il y a peu, "qui aime bien châtie bien".

  • Eh bien ça me donne l'occasion de passer saluer les uns et les autres.
    Au fait, Ludovic, vous qui êtes un fanatique de Juliette B., vous êtes allé voir "Coup de foudre à Rhode Island"? Elle y est très bien, mieux que dans n'importe quel film français...

  • C'est l'église à côté de chez oim !

    Sinon, ben que non sollicité, je me permets de concourir dans la catégorie mec-qui-ne-voit-des-films-français-qu'à-la-télé (au cinoche, films américains seulement, un par an – en moyenne)

  • Absolument d'accord avec vous, Hyppogriffe, elle y est... (sinon, j'attends votre palmarès lundi, bien entendu !)

    Skoteinos, relisez la note, vous faites bien partie des "célébrités en lien con-contre" dont j'attends avec intérêt et curiosité les réponses, donc en attendant lundi, j'ai précieusement remisé vos 4 titres (il en manque 6 !). Sinon, quel effet cela vous fait d'habiter dans un film de de Palma ?

  • Bien que non sollicité, cher Ludovic, ma liste non exhaustive, sans ordre préférentiel, presque dans l'ordre chronologique, ne tenant aucun compte de l'impératif du top 10, des films français aimés entre 1988/2007 - films d'un cinéma national pas tant épuisé que ça. (Straub/Huillet y figurent non par leur naissance mais par l'enracinement critique de leur cinéma).

    (Votre belle liste est remisée avec soin pour lundi. LM)

  • Le fait de ne pas avoir de blog ne vous empêche pas d'être un "cinéphile émérite", Jacques, donc votre contribution est attendue !

  • Le fait même de s'énerver contre le cinéma français plus (comme vous) ou moins (comme moi) fort me semble prouver qu'il subsiste toujours, chez chacun, un espoir. Je vous transmettrai volontiers ma liste ce weekend.

  • C'est exact : il s'agit de Notre-Dame de la Croix. Et tu as même failli manger une merguez à deux pas de là, l'été dernier. J'ajoute que ce photo-montage restitue inexactement les lieux : le côté de l'église présenté ici fait face à un immeuble en briques, celui au balcon duquel on aperçoit Antonio Banderas (si ma mémoire est bonne) en train de prendre des photos. Les 30 % les plus à droite de la photo relèvent donc de l'extra-champ.
    Sinon, j'ai mal lu, en effet, comme bien souvent. Mais je ne pourrais pas inventer six films supplémentaires, que je n'aurais pas vus…

  • Comme vous le souhaitez, Edisdead, soit chez vous et je mettrai un lien y renvoyant dans ma note de lundi, soit par courriel et je publierai votre liste.

  • Très bonne question, Ludovic. Quoique de moins en moins cinéphile, je me sens autorisé à répondre... A lundi, donc.

  • Ma première modeste participation à ce blog que j'ai découvert depuis peu.
    Question intéressante mais extrèmement difficile tant je partage vos réserves sur notre cinéma national.
    Ma liste (sans hiérarchie):
    - La Vie Nouvelle de Philippe Grandrieux
    - Sombre du même Grandrieux
    - L'Humanité de Bruno Dumont
    - Conte d'été d'Eric Rohmer
    - Irreversible de Gaspar Noé
    - Van Gogh de Maurice Pialat
    - Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard
    - Les Amants du Pont-Neuf de Léos Carax
    - Un Coeur en hiver de Claude Sautet
    - La Nage Indienne - Xavier Durringer

  • Dites Monsieur Maubreuil, des films franco-américains comme Femme Fatale ou Frantic sont-ils éligibles ?

  • Fatale, c'est.

    ...Sigh... mon gène déporté ne m'autorise même pas à le soumettre en excuse pour non-participation...

    Je ne suis certes pas une célébrité en lien.

    Me reste à espérer être de ceux qui sont chaleureusement accueillis en commentaires, mais pour comble de malheur, je serai absente de chez moi dès lundi et sans accès internet pendant quelques jours.

    Triple sigh and no salt, ooh.

    Mais Ludovic sera miséricordieux : j'aime Juliette ["Fatale" Binoche] moi itou dou de li dou.

    Enfin, je me promets bien de prendre connaissance de tous ces fameux palmarès dès que je le pourrai. Et, pour fouetter un peu les sangs de Ludovic, je dirai que j'admire sa capacité à se mettre en danger. Ben oui : tout d'un coup je m'enticherais d'un autre paraphile plus que lui, mm ??? (du coup, je ne voudrais pas non plus avoir pour effet de refroidir l'ardeur des autres, hein... cé pô touté lé mondé qui aimé mé commentarioss !)

    Ciao ;-) .

  • Bonjour
    Je prends la liberté de m'inviter dans cette confrontation des palmarès

    Exercice difficile... J'ai essayé de trouver un équilibre entre "les grands films" et ceux qui m'ont vivement séduit. Dans certains cas une deuxième vision n'aurait pas été superflue. Ma connaissance de la période 88-98 est vraiment très lacunaire... ; il y a des filmographies "importantes" que je ne maîtrise pas complètement Rohmer, Garrel ou Resnais par exemple...

    VAN GOGH (M.Pialat) : un image de la vie poignante. Scène sublime de la marche au bordel - parmi d'autres...

    SMOKING/NO SMOKING (A.Resnais) : une combinatoire virtuose pour embrasser toutes les bifurcations de l'existence, des plus comiques aux plus mélancoliques.

    IRMA VEP (O. Assayas) : le panthéon du cinéma moderne et la recherche d'un principe qui réactiverait toutes les mémoires qui y cohabitent - sublime hommage final au cinéma expérimental.

    UN CONTE DE NOEL (A.Desplechin) : un film où les nécessités de la forme semblent tout commander - l'accumulation, le conflit- mais qui est l'un des plus stimulants qu'il m'ait été donné de voir dernièrement.

    BEAU TRAVAIL (C.Denis) : beauté d'une réflexion morale conduite presque sans dialogue, en travaillant sur la présence des comédiens et les ressources de la danse notamment.

    LES AMOURS D'ASTREE & CELADON (E. Rohmer) : une comédie sentimentale pour opérer la confrontation du cinéma, de la littérature et de la peinture, et une réflexion sur les rapports du monothéisme et du polythéisme !

    LE VENT DU NORD (Ph.Garrel) : ou l'ange du spleen.

    MICHKA (JF. Stevenin ) : tellement mobile et nerveux qu'on a le sentiment qu'une bifurcation ou une apparition peut se produire à chaque plan : ainsi de Johny qui descend du ciel !

    LA FAUSSE SUIVANTE (B. Jacot) : magnifique mise en scène d'une des pièces les plus âpres de Marivaux, autour de la duplicité.

    LA CHASSE AUX PAPILLONS (I.Iosseliani) qui vit et filme en France depuis suffisamment longtemps pour que je le glisse dans cette liste.


    Quelques regrets :
    SOMBRE (Ph Grandrieux)
    UN BAISER S'IL VOUS PLAÎT(Mouret), dont l'auteur donnera peut-être quelque chose d'aussi beau que l'Acrobate de Pollet
    MONA & MOI (Grandperret), vu à sa sortie il m'avait beaucoup plu ; qu'en est-il aujourd'hui... et son auteur, lui par contre, m'a l'air très mal barré...
    VA SAVOIR (Rivette)
    D'autres films de Claire Denis, Depleschin ou Iosseliani auraient pu être également cités. Il aurait fallu revoir l'Anglaise et le duc

  • Avec cette restriction que cela résulte moins de ma connaissance cinématographique que de mon inculture à cet égard, je ne sauverais donc, de ces vingt dernières années du cinéma français, que :

    - ce que j’ai déjà pu voir des réalisations qui sont celles de Rohmer depuis 88, à savoir L’Anglaise et le Duc et Conte d’été ;

    - idem pour Garrel, à savoir Les Amants réguliers ;

    - ce que je connais d’Akerman, à savoir La captive - qui, il est vrai, n’est pas exactement français.

  • Voilà donc le grand jour!
    Votre question est finalement assez difficile et plutôt que de distinguer les "10 meilleurs films français depuis 88", j'ai fait le choix de mettre en valeur 10 cinéastes essentiels à travers une seule œuvre (du coup, je prive de palmarès des films que je tiens pour de grands chefs-d'œuvre comme "Coeurs" ou "Choses secrètes"!). Mais tous leurs films valent le déplacement.

    Voilà le résultat (sans hiérarchie)

    -Smoking/ No smoking (Alain Resnais)

    -Conte d'été (Rohmer)

    -Histoire(s) du cinéma (Jean-Luc Godard)

    -La belle noiseuse (Jacques Rivette)

    -La cérémonie (Claude Chabrol)

    -Céline (Jean-Claude Brisseau)

    -Le cœur fantôme (Philippe Garrel)

    -Romance (Catherine Breillat)

    -La vie de Jésus (Bruno Dumont)

    -Les amants du pont-neuf (Léos Carax)

    J'aurais pu citer également des OVNIS comme Sombre (Grandrieux), Le mirage (Guiguet) ou Le petit prince a dit (Pascal)

    J'aime également les francs-tireurs qui continuent à œuvrer dans les marges : Straub, Moullet, Mocky, Vecchiali et je pourrais citer les auteurs qui se sont révélés dans le cadre de la comédie : Mouret, Podalydès, Salvadori...

    Dernier cas : les cinéastes qui ont fléchi voire sombré mais qui ont pu réaliser de beaux films dans les années 90 : Téchiné (les roseaux sauvages), Assayas (l'eau froide), Mazuy (Travolta et moi)...

  • Et voilà ce que c'est que d'être honnête et de ne pas vouloir regarder les palmarès des autres : j'ai oublié Pialat!

    J'ajoute également à la liste des "francs-tireurs" Stévenin et Rozier (a-t-on pu voir un film de ce dernier depuis 88?)

    Et côté comédie, j'ai aussi oublié mon cher Pascal Thomas...

  • C'est vraiment excellent, le tout est très instructif. C'est mon tout premier commentaire ici et je reviendrai avec plaisir sur votre blog !

Les commentaires sont fermés.