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INDIFFERENCIATION

Tenté vainement de revoir hier 5X2 de François Ozon, vainement à cause du sentiment désagréable d'être en face d'une Cage aux folles inversée :
le principe de mélancolie de l'un venant s'imposer avec le même systématisme que le principe d'ironie de l'autre ;
les affèteries, les bourrades et les clins d'oeil n'empêchant jamais de bien souligner qu'on est dans l'entomologie des choses vues, donc dans l'inattaquable ;
l'exotisme d'une sexualité de postures, à suivre avec une vague sollicitude, ne permettant jamais de dévier d'un trajet de convenances où l'Autre est enfermé dans ses manières apprises ;
l'incompréhension des ressorts profonds d'une union pourtant complaisamment décrite s'accentuant du fait du plaquage théorique ;
l'incapacité de pénétrer le champ d'une identité sexuelle différente sans recourir aux syllogismes et aux amalgames venant détruire toute prétention sociologique (car nous ne sommes ici, comme chez Angot, Biolay ou Koons, que dans le sociologique).

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Lien permanent 7 commentaires

Commentaires

  • Imaginerait-on un cinéaste hétéro pontifier des heures durant sur les difficultés sentimentales d'un couple homo ?

  • Vous êtes pour un cinéma-gettho ?

  • Si vous nous donniez votre définition du cinéma-ghetto, Filou ? Si c'est un cinéma identitaire, où l'on ne parlerait que de ce que l'on est, vous n'avez pas compris le sens de cette note. Pour votre gouverne, sachez que Pasolini a sans doute été l'un des plus fins observateurs de l'hétérosexualité.

  • Sacré ragazzi ce Ludovic !


    C'est un mauvais garçon
    Il a des façons
    Pas très catholiques
    On a peur de lui
    Quand on le rencontre la nuit
    C'est un méchant p'tit gars
    Qui fait du dégas
    Si tôt qu'y s'explique
    Ça joue du poing
    D'la tête et du chausson
    Un mauvais garçon

    Toutes les belles dames
    Pleines de perles et de diam's
    En nous croisant ont des airs méprisants
    Oui mais demain
    Peut-être ce soir
    Dans nos musettes
    Elles viendront nous voir
    Elles guincheront comme des filles
    En s'enroulant dans nos quilles
    Et nous lirons dans leurs yeux chavirés
    L'aveux qu'elles n'osent murmurer

  • !...

  • Voilà ce que j'en écrivais à sa sortie. Je l'ai revu, toujours avec le même plaisir...

    5x2, drame de mœurs, ***

    La fin d’une histoire. Gilles et Marion écoutent le long monologue du juge sur la séparation des biens. Qu’est-ce qui les a conduits jusque là ?
    Pour essayer de comprendre, on revient sur cinq moments forts de leur vie, leur mariage, la naissance de leur fils… et leur rencontre

    Cinéaste français le plus doué de sa génération, François Ozon interroge dans sa septième réalisation l’échec du couple, à travers une relation d’amour racontée à l’envers.
    Si le procédé narratif n’est pas nouveau, 5x2 prend doucement le pouls du couple, presque sans y toucher, et avec une finesse d’analyse dont aimeraient se prévaloir bien des casanovas et des coureurs de fond de l’histoire amoureuse !
    Fidèle à un certain sadisme décomplexé, Ozon ouvre le subconscient de ses personnages, et, évitant le mauvais goût de l’explication laborieuse, les pousse dans leurs retranchements, à des comportements pour le moins ambigus, comme dans cette scène, où, fraîchement divorcés, Marion et Gilles font une dernière fois l’amour jusqu’à se faire mal.
    Le réalisateur le dit lui-même, « Le film commence comme un drame de chambre » psychologique « à la Bergmann », et se clôt sur du « cinéma français classique » plus aéré, proche dans son développement des premiers Rohmer. Nous lui sommes gré de tant de modestie, mais nous maintenons que Ozon fait ce qu’il fait le mieux et que personne ne fait comme lui : du ‘’Ozon’’, un cinéma intelligent, manipulateur et diablement bien maîtrisé qui a effectivement bien digéré les anciens pour recracher une vision cinématographique toujours renouvelée des rapports (de force, c’est une constante chez lui) humains, de ceux qui n’osent pas se dire dans la ‘’vraie vie’’.
    À l’image de ce film où le réalisateur, refusant de placer le seul ‘’quotidien’’ dans le box des assassins du couple, se livre à des allers-retours dans sa propre filmographie et ses questionnements, posant Valeria Bruni-Tedeschi, qui n’a jamais été aussi belle et aussi juste, comme nouvelle et digne actrice ‘’ozonienne’’. Et si l’on connaît dès le début la fin de l’histoire, on ne peut s’empêcher de penser que ce couple qui crève l’écran dès sa première rencontre est capable de changer sa destinée. Allez, on essaie aussi ?

  • Ah, cher Thierry, je crois que je ne vais pas vous suivre, même si votre critique est diablement séduisante ! (mais je n'ai malheureusement pas le temps, pour le moment, de détailler mes raisons de ne pas aimer Ozon...)

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