Il se passe quelque chose d'assez extraordinaire aujourd'hui, qui surtout risque de ne jamais se reproduire, ce qui en fait tout le prix : le numéro de la note correspond très exactement à la date du jour. C'est à des détails comme celui-là que l'on accepte mieux l'idée que tout est lié...
Il n'est décidément pas facile de désigner un vainqueur entre l'extrême mauvaise foi de Jean-Luc Mélenchon et l'abjecte rouerie des journalistes ; j'aurais au bout du compte tendance à privilégier l'hypocrisie lasse de l'arbitre, c'est-à-dire la mienne.
Jacques Sicard m'envoie de temps en temps ses admirables notules poétiques, qui donnent l'air de rien un bon coup de vieux aux critiques modernes si souvent cousues de fil blanc ; celle-ci par exemple : "On aura eu beau parler à propos de Partie de campagne, sa luxuriante beauté naturelle, de la fidélité de Jean Renoir à son père et à l'impressionnisme - ce baiser luxurieux, au secret d'une île, qui prélude à l'inachèvement du film, semble au contraire nous en éloigner au moyen de deux trois conseils : marchez sans bruit - fraîcheur qui trame l'air tiède de l'après-midi, plus désirée que réelle, iris, roselière, terre moussue, et là, fermez à clé ; plongez vos yeux - dans ceux de l'autre, migraine ophtalmique, et là, tenez le symptôme pour une chance ; ne bougez plus - la nuit va se séparer du jour, le côté cour et le côté jardin de toujours, et là, liez vos lèvres amoureuses par un nœud qui étrangle les roseaux."
Commentaires
le jour,
un jour a étranglé le mois et puis l'année
et puis de ce jour là
toutes les années passées
combien d'années encore
jusqu'à la mort
et de ce monde là qui tourne sans effort
à vide
sans essayer de remonter
l'échelle des jours
qui fuit...
Si vous continuez d'écrire une note par jour, sauf le week-end, comme depuis le début de cette nouvelle série (que j'apprécie grandement !), le numéro de la note et la date devraient coïncider encore 4 jours ...
C'est de vous, laurence, ce poème sur l'instant présent meurtrier ?
Merci Logicien, vous avez en effet raison !
Oui, bel extrait des écrits de Jacques Sicard. Il me semble en avoir lu par le passé dans les Cahiers (ou alors sur leur site, je ne sais plus)
Vive Cinématique, vive Ludovic, vive Jacques Sicard et vive le cinéma ! (une vieille lectrice et spectatrice des 4)
En effet Jean-Baptiste, et si vous furetez bien sur la Toile, vous trouverez d'autres lieux.
Merci Gwenaëlle, votre enthousiasme fait plaisir à voir !