Je ne suis pas certain d'aimer autant qu'il le faudrait ceux qui affirment m'aimer autant qu'il est possible ; tant de films amicaux et confortables qu'ainsi je délaisse.
Même dans le pire des navets (Un mari de trop sur TF1 hier avec la chanteuse Lorie), même au sein du pire ersatz de cabotinage (à cet âge, on ne cabotine plus, on fait comme si), Delon parvient encore, par un geste retenu de la main, un sourire léger qui s'attarde, un regard fixé qui pourtant s'absente, à manifester sa force ; et c'est bouleversant.
Je n'arrive pas encore à lire le dernier Houellebecq : en bas de page et même entre les lignes, des analyses poussées, des remarques judicieuses et des entretiens savants empiètent sur le texte, au point que je me demande si celui-ci n'est pas devenu la mise en bouche de leur grande bouffe.
Commentaires
- Votre remarque à propos de Delon me fait penser à cette scène dans Un Amour de Swann (film médiocre mais la Mutti et Delon...) où il tient le rôle de Charlus. Dans une courte scène, il présente à des amis un jeune gigolo. Il y avait là dans un geste arrêté de la main, une violence masquant, et par là-même la faisant advenir, une profonde mélancolie.
Delon est un immense acteur (que l'on songe à Nouvelle Vague).
- Même si j'ai participé à ce grand festin, la notation à propos de Houellebecq ne manque pas de pertinence.
Je ne me souviens pas de cette scène, mais de ce rôle, oui, qu'il avait su habiter.
J'ai mis de nombreuses années à lire Houellebecq (c'est-à-dire l'an passé !) à cause de cela, cet enfouissement du texte sous son commentaire. A vrai dire je n'aurais qu'à ignorer celui-là, mais je n'y parviens pas, si bien que je dois attendre de l'avoir oublié.
Votre remarque sur Delon, acteur que je n'ai jamais tellement apprécié, me fait songer au beau passage du dernier roman de Nabe où l'écrivain croise le comédien...
Oui, j'ai aussi pensé à ce passage en voyant le téléfilm d'hier ! (vous n'aimez pas Delon, y compris chez Blier ou Melville ?)
Si, je l'aime beaucoup dans ces films (et dans "Nouvelle Vague" de JLG)
Alors tout n'est pas perdu ! (en effet, il est très bon dans le Godard)
et chez Visconti, Clément, Losey...
En effet ! (Et même d'ailleurs chez Verneuil ou Pinhero, c'est dire).