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Il y a en tout homme cet âne qui se lamente et ce singe qui grimace, l'un pleurant bruyamment sur son sort et l'autre n'ayant de cesse de s'agiter en tous sens, agressif ou hilare. A leurs exigences de deuil, de fête ou de rixe, il faut savoir résister : les tenir à distance dans leur cage sans toutefois les renier, et puis les visiter de temps à autre, comme de vieux parents connus par coeur dont on sait toutes les ruses.

Cette femme qui trébuche dans la rue piétonne me lance un regard si vif que j'hésite à lui porter secours ; sans doute m'en veut-elle de se montrer en si fâcheuse posture, à moins qu'elle ne me reproche ainsi de ne pas intervenir plus vite. J'opte pour la seconde hypothèse mais s'accrochant à mon bras, elle m'apparaît en pleine lumière, les yeux vides, pratiquement aveugle. Ce regard si pénétrant, l'a-t-elle vraiment eu ou l'ai-je construit de toutes pièces ?

Le cinéphile a quelques combats à mener avant d'oser se souvenir sans regretter et découvrir sans reconnaître, mais une fois qu'il y est parvenu, les films enfin sont à lui.

Lien permanent 9 commentaires

Commentaires

  • J'aime beaucoup votre 1 et votre 3, qui me semblent en effet correspondre à votre philosophie, à ce qui transparaît de vos notules et de vos articles-fleuves, cette exigence sensible bien loin des "jérémiades" auxquelles un jaloux plaintif voudrait tant vous réduire.

  • Je vous remercie Anne, mais je vous propose à présent de laisser ce monsieur de côté, cela ne pourra lui faire que du bien.

    (Enfin jusqu'au prochain texte portant sur une oeuvre littéraire que j'aurai l'outrecuidance d'écrire et qui le verra sans doute débouler à nouveau, éructant et les yeux à fleur de tête)

  • Je viens de lire la dernière réponse du grand Stalker à vos commentaires bien sentis (sous sa note dégueulasse consacrée au roman d'Arnaud Le Guern) et décidément je crois que ce monsieur est aveugle à lui-même à un point sidérant !

    Le voilà qui traite votre écriture de transparente, quand, évidemment, elle ne l'est pas, mais claire certainement, et limpide même, avec un sens de la concision que je sais difficile à atteindre (mais vu que ce blogueur en a aussi contre des écrivains de la trempe de Haenel ou de Enard, avec pour cela des arguments d'une rare stupidité, son avis est pour moi sans grande valeur) ; mais surtout la sienne, pleine de relatives et de mots gras accumulés, sans souffle mais avec beaucoup d'efforts, n'est pas tant tortueuse que proprement illisible ! (c'est d'ailleurs aussi, sans doute, ce qui l'agace chez vous, son incapacité qui est la sienne à faire précis et juste).

    Un lecteur parmi d'autres.

  • En effet il est temps de clore le sujet. Quiconque a suivi votre duel depuis le début en a bien compris l'origine, les tenants et les aboutissants.
    En tous cas, bravo, sachez qu'avec vos réponses au tac au tac et vos upppercuts policés, vous avez vengé quelques personnes depuis trop longtemps muettes ! (dont moi)

  • Merci à vous deux !

  • Je crois que le cinéphile est quelqu'un qui aime bien se regarder dans un miroir. Comme vous. Il y en a de plus ingrat (de miroir, pas de spectateur).

  • Constance, je découvre avec votre commentaire, votre blog, sur lequel il va falloir que je revienne, car il m'était inconnu et il me semble qu'il brasse pas mal de thèmes communs !

    Oui, il y a des miroirs plus ingrats, ceux de la vie réelle, et ceux-là j'en prends soin ou je les brise sans trop embêter le lecteur de ce blog avec. Vous faites erreur me concernant, je n'aime pas du tout me regarder dans un miroir, au contraire, je cherche toujours chez autrui (c'est-à-dire également dans un film ou un roman), ce qui diffère, diverge, détonne, par rapport à ce que je crois, ce que je crois être. Ce n'est nullement de l'humilité déplacée ou de la haine de soi, mais plutôt la certitude que mon petit moi n'est pas vraiment une entité suffisante, indépendante, isolée. Une fois cela admis, il ya deux solutions : tenter de se dissoudre au creux d'images hypnotiques (comme le font il est vrai tant de cinéphiles), ou bien tenter de sortir des pièges de vanité et de souffrance de "l'homme extérieur" dont parle Abellio et pour cette dernière option, rien de tel que la quête de l'altérité radicale !

  • Et bien comme à son habitude, JA se dégonfle et a effacé à la fois toutes ses insultes et toutes vos réponses sur son blog : prenez cela, je crois, comme le signe ultime de votre victoire aux points !

  • Se gonfler, se dégonfler, se gonfler, se dégonfler : il y en effet d'autres hygiènes de vie.

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