La ronde de nuit
-
ECRINS ET TOMBEAUX
La ronde de nuit : ironique obstination de Peter Greenaway à filmer des corps dans un cadre inflexible, qui les prive de la fausseté du réel cinématographique, qui les fige et les fixe et ainsi les empêche de prétendre vivre sous nos yeux.
L'histoire est bien celle d'un meurtre dissimulé sous le portrait de groupe : le cinéaste n'enregistre ostensiblement que des personnages morts à force de contraintes et de postures, et non des acteurs singeant la vie.
Au cinéma toutefois, un plan s'il est signifiant peut surpasser la démonstration des séquences articulées, surtout si celles-ci de plaisent à accumuler les signes pour retarder le sens ; un bref reflet vaut toujours mieux qu'une longue réflexion.
Et c'est ainsi qu'Argento est grand.