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tony curtis

  • 98

    Bref souvenir d'Amacord, hier en fin de journée : les lacis de la route se perdaient dans une sorte de brume violette d'où a émergé, stupéfaite et hiératique, la tête d'une vache.

    Comme ces politiciens qui sussurent on va pas se mentir (ou faut pas se leurrer), respirent la tromperie, ses aveux déclamés ne témoignent au bout du compte que de ce qu'il cache.

    Il se trouve que j'ai une passion coupable pour ces films américains des années 70-80, où des stars plus ou moins déchues de l'âge d'or hollywoodien, tentent de résister à une catastrophe naturelle, d'échapper à un attentat ou de résoudre une énigme d'Agatha Christie. La mise en scène est le plus souvent catastrophique, le découpage hasardeux, les éclairages et les costumes criards, les acteurs vieillissants cabotins en diable, mais voir soudain au sein de saynètes théâtrales, Gregory Peck allonger le pas, Elizabeth Taylor écarquiller les yeux, Kim Novak se confondre en sourires ou Tony Curtis jouer de sa voix de basse, a quelque chose de prodigieusement mélancolique, comme si l'on reconnaissait soudain au coin de la rue, mal attifée, le fard épais et pendue au bras d'un crétin couperosé, une femme somptueuse autrefois passionnément aimée.

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  • 16

    Un chandail déchiré au coude, un livre rangé à l'envers, l'auriculaire replié dans la paume pendant la caresse maladroite : lorsque je repense aux dernières années de mon père, à tout ce qu'il n'a pas su dire, à tout ce que j'ai feint de comprendre, il ne me reste que ces quelques détails visuels, dont la trivialité atténue tout juste l'insistance.

    En complet désaccord avec les récents propos méprisants de Depardieu sur Léos Carax, Juliette Binoche ou les grèves, je garde cependant un faible pour ceux qui osent souiller "les mots de coton", novlangue qui colmate et qui panse au lieu de réveiller. Oui, il faut de l'aigreur, du malaise, de la goujaterie, de la stupidité, de la maladresse et de la mauvaise foi contre la douceur obligatoire. Mieux vaut la gueule de bois que la langue.

    Je suis bien placé pour parler de Tony Curtis : j'ai été Danny Wilde pendant de nombreux mois au début des années 80... (la preuve ici).

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