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un baiser s'il vous plaît

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    Je ne veux rien savoir de toi : si je te comprends, je te perds.

    Le désir n'est jamais plus aigu que lorsqu'il prend conscience de son évanescence, jamais plus fort que lorsqu'il admet les regrets qui vont suivre. Avec ses flash-backs qui incluent des saynètes grinçantes dans des récits érotiques, voire des plans loufoques dans des séquences tristes, le très beau Un baiser s'il vous plaît d'Emmanuel Mouret joue sur ces enchâssements, sur ce qui pourrit et ce qui germe entre deux corps, sur leur souffrance et leur exultation jamais exclusives.

    La trentaine fatiguée, elle est accrochée à son portable depuis près d'un quart d'heure. Sa fillette de deux ans à peine se balance sur la chaise en bois puis se rendort. Elle finit par tomber violemment en arrière, sans je crois se faire trop de mal. La mère crie, la presse contre son coeur, et devant le père qui revient alors du bar avec deux bières, s'écrie : "les enfants, c'est dingue, tu les quittes des yeux quelques secondes, et vlan !" Lui, flegmatique ou peut-être déjà ivre : "C'est les gosses, ça ..."

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