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emmanuel mouret

  • CONTRE LE MONDE ENTIER, TOUT CONTRE

    Philippe Ramos, Capitaine Achab

    Un peu comme Emmanuel Mouret fait dans l'érotomanie tempérée, Philippe Ramos choisit l'exaltation calme, et la lumière plutôt que la flamme. Et comme le cinéma de Mouret s'avère malgré sa tiédeur apparente, extrêmement sensuel, celui de Ramos transporte malgré sa retenue. Sans se cacher derrière les effets spéciaux, les cymbales, la caméra qui virevolte, le cinéaste propose en effet de raconter Moby Dick à partir de quelques instants, de quelques figures, de quelques douleurs, qui peuplent la mémoire d'un homme. Contre, tout contre le monde entier, voilà le Capitaine Achab, décrit avec précision depuis son enfance dans les bois.

    Raconter Moby Dick mais sans le monstre, ou presque, ou plutôt donner à voir le monde que celui-ci recèle, que celui-ci contient, ce monde à pénétrer et ce monde qui blesse tant, ce monde à comprendre alors qu'il ne vous a pas laissé de place. La forêt profonde comme la mer immense, les femmes contre qui on se heurte et la peau épaisse de la baleine, l'envie de rejoindre son père et celui d'harponner la bête, l'incompréhension et le silence plutôt que le vacarme des revendications savantes.

    (la critique entière ici)

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  • 38

    Je ne veux rien savoir de toi : si je te comprends, je te perds.

    Le désir n'est jamais plus aigu que lorsqu'il prend conscience de son évanescence, jamais plus fort que lorsqu'il admet les regrets qui vont suivre. Avec ses flash-backs qui incluent des saynètes grinçantes dans des récits érotiques, voire des plans loufoques dans des séquences tristes, le très beau Un baiser s'il vous plaît d'Emmanuel Mouret joue sur ces enchâssements, sur ce qui pourrit et ce qui germe entre deux corps, sur leur souffrance et leur exultation jamais exclusives.

    La trentaine fatiguée, elle est accrochée à son portable depuis près d'un quart d'heure. Sa fillette de deux ans à peine se balance sur la chaise en bois puis se rendort. Elle finit par tomber violemment en arrière, sans je crois se faire trop de mal. La mère crie, la presse contre son coeur, et devant le père qui revient alors du bar avec deux bières, s'écrie : "les enfants, c'est dingue, tu les quittes des yeux quelques secondes, et vlan !" Lui, flegmatique ou peut-être déjà ivre : "C'est les gosses, ça ..."

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  • FAIS-MOI PLAISR, D'EMMANUEL MOURET

    Des trémoussements de Clavier aux grimaces de Merad, de l'abus de personnalités de Garcia aux trois facettes et demi de Dujardin, du gros trait de Dupontel au rire gras de Jugnot, il ne faudrait pas croire que le faible niveau des comédies françaises d'aujourd'hui corresponde à un quelconque déclin. Des Branquignols jusqu'à Etienne Chatilliez et de Gérard Pirès à Claude Zidi, il existe dans notre pays une véritable tradition de l'historiette sans âme mais au rythme soutenu, de la situation cocasse annoncée bruyamment, du gag qui tombe à plat tout en disant long (...)

    La suite, ici.

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