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RETOUR AUX AFFAIRES

Les champs matinaux piquetés de grives, les noisettes blanches, les rillons brûlants enveloppés d'une feuille de salade sous le soleil de Brenne, le rire infatigable d'Emilie, les graffitis burlesques des prisons lochoises, le criquet sur la table, l'éclat blond de Raphaël, les vacances de leur enfance fébrile et de nos questions sans réponses, la mélancolie indistincte et la joie tenace.

La nullité d'Honoré osant lever les yeux sur Bataille (Ma mère), la déchéance de Scorsese, parodiant les clips et les pubs qui lui ont tant pris, cabot frénétique même plus capable de resservir fraîche la technique rôdée d'After Hours (Bringing out the dead), le métier de Weir (Master and commander), le loft renaissant (Secret story) qui, comme c'est étrange, n'intéresse plus les exégètes du plan et les sociologues au taquet, autrefois conquis car vitupérants.

Les atours modernes, l'enthousiasme autoritaire, la pensée longuement tolérante, la morale des transparences, la fin programmée des dilemmes, le monde d'avant est décidément bien enfoncé : si d'Eustache à Honoré, il n'y a qu'un pas, c'est celui de trop.

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La maman et la putain, de Jean Eustache

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Les chansons d'amour, de Christophe Honoré

Lien permanent 7 commentaires

Commentaires

  • Ah ! vous revoilà ! Avec un résumé doux-amer, bien dans votre style, de vos vacances et du temps...

  • La preuve est faite en effet que seule la nouveauté du "dispositif Loft" était digne d'intérêt et non sa nature : ces sociologues vitupérants sont des alouettes.

  • ffffffffhh... Mon apnée peut enfin cesser !

    Et vous me faites penser que je m'étais promis de me rendre au château de Loches cet été.

    Merci, Ludovic.

  • Merci de votre promptitude Georges !
    Oui, l'anonyme, ils font du bruit autour de ce qui déboule et puis plus rien.
    N'hésitez pas paratext, ne serait-ce que pour le tombeau d'Agnès Sorel ! Il y a aussi de très belles habitations troglodytes dans les proches environs.

  • Décidément... Il y avait des glaces où patiner, en Touraine ? Le vrai sport, le grand, le hockey* quoi, c'est sur la vôtre (glace) qu'il se pratique. On pourrait dire de vous : "He shoots**, he scores !"**, mais là où ca compte...

    * je ne suis pratiquante ni du sport ni de son spectacle, préfère-je préciser : trop d'artifices invisibles à l'œil repu fatigue.

    ** j'aurais pu écrire "Il lance et compte !", mais la formule en anglais a plus de punch, et comme vous la dépassez, Ludovic... et puis quoi, le shooting est inhérent à votre paraphilie.

  • Merci Marie-Danielle, vous êtes bien aimable

  • Ah oui, en effet, c'est là ma plus grande qualité.

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