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ARRIERE PENSEE

A regarder brièvement hier soir l'éprouvant carrousel de l'association Jeunet/Caro, pétomanes et enlumineurs de premier choix, soit La cité des enfants perdus, on ne pouvait s'empêcher de remarquer que ces tribulations d'une fillette et d'un grand type maladroit avaient un air de déjà-vu, très comparables en effet à celles dépeintes dans le Léon de Besson.

Plutôt que de s'inquiéter de cette pédophilie d'Epinal plus navrante que dangereuse, il fallait peut-être voir ces duos comme l'illustration gauche et pesante des relations que ces cinéastes mal dégrossis entretiennent avec leur public enfantin, mélange de séduction grossière et de violence insidieuse, fatras alternant les boniments mortifères de méchants loups en peluche et les déambulations ennuyeuses entre les références en toc.

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Lien permanent 17 commentaires

Commentaires

  • Bien vu !

  • Oui, en plus ces films sont tous deux des années 94-95, il faudrait relire les études sociologiques de cette époque !...

  • Peut-être faut-il se risquer à écouter "Le cartable", une excellente chanson du groupe français Stupeflip. On l'écoutera une première fois en riant, on l'écoutera une seconde fois avec la conscience que quelque chose de déchirant et de métaphysique se trame derrière tout ça. En tout cas, elle rejoint votre note.

  • Si vous n'avez pas aimé, n'en dégoûtez pas les autres.

    C'est une des règles élémentaires du savoir-vivre que connaissent peu de critiques.

    Quant à mettre en parallèle "La cité..." avec "Léon", je n'ose pas dire ce que j'en pense: j'aurais peur de devenir grossier.

  • Vous avez raison, Passant, et je compte sur vous pour nous en faire part si vous mettez la main dessus.

    Et bien, je m'en vais écouter ça, cher fromage.

    Mais à vous entendre, lakur, il faudrait se garder d'émettre des jugements négatifs pour ne pas froisser les futurs spectateurs ?! Drôle de conception de la critique en vérité. Lorsque l'on est si influençable, mieux vaut lire les opinions des autres après s'être fait la sienne, ou ne pas en lire du tout. Mon parallèle me semble au contraire juste, désolé d'insister, de par le type de liens ambigus qui lient l'héroïne mineure avec le personnage masculin ; la typologie de ces personnages, vraiment superposables ; sans parler de l'esthétique pubarde qui est la signature de Jeunet, Besson, Caro, Salomé et tant d'autres.

  • Si les propos de Ludovic visaient les spectateurs, je pourrais partager l'avis de Lukar, mais il critique les cinéastes et leurs œuvres.

    Toutefois, quand on est une émanation de la classe populaire - ainsi que je le suis -, on pourrait s'en trouver vexé, indirectement. Je le sais, je suis passée par là et ai à combattre tout retour régressif du genre quand ils de reproduisent (difficile d'éradiquer une bonne fois pour toutes ce sentiments d'infériorité et de nullité qu'on vous a instillé plus ou moins consciemment depuis la naissance, quand vous êtes né dans un milieu modeste. Difficile de trouver à transformer son dépit en geste de libération contre [ce] qui assujettit, mais on peut y arriver.

    Maintenant, Ludovic ne cause pas beaucoup avec les "moins cultivés", mais y a personne de parfait............................. :-) (cela dit, je ne sais pas si cela serait représentatif de divergences d'un autre ordre et qui serait de taille, au vu de ses positions politiques, or else, je ne possède pas les infos suffisantes pour en juger à ce stade-ci, if ever...)

  • Oh les fôtes !

  • Vous sous-entendez qu'il faut être d'une classe populaire pour aimer ces deux films et donc se plaindre qu'on les critique ??? Mais quel rapport entre ce type de cinéastes et la classe populaire ????

  • C'est la fin de Léon (" ") qui est la meilleure. (Je n'ai pas vu l'autre).

    "esthétique pubarbe ?" oui, j'ai eu du mal, avec la Jeanne de Besson au début, mais c'est un ensemble moins traumatisant que : "la Vouivre", non... franchement !? En suite.

    Merci à vous.

  • Aimer/ne pas aimer, savoir juger/ne pas savoir juger, etc., ce sont des produits de nos formations/déformations. Lesdites formations/déformations ayant, en particulier, à voir avec un savoir acquis par la connaissance intellectuelle et par l'expérience. Le contexte dans lequel chacun aura évolué colorera le tout, et le déterminera à divers degrés.

    Voilà pour un aperçu synthétique de MA part. On [pas que moi, donc, mais on m'inclut sur ce coup] pourrait développer sans fin. Qui veut dominer ?

    Pour nuancer mon propos précédent, quelqu'un d'autre venant d'un milieu aisé pourrait éprouver un sentiment analogue au mien devant une critique fine d'un objet dont il n'a pas été initié aux arcanes. Mais s'il possède d'autres savoirs, son sentiment sera très circonscrit, du moins plus que le mien ne le fut déjà.

    Un critique n'a pas absolument raison en tout, et ça n'est pas sa tache (ce peut être son plaisir, mais je digresse), mais il est en mesure d'avoir un regard affiné sur son objet d'analyse qu'un autre n'aura pas. On peut en tirer le profit d'apprendre, ou réagir à son expression de manière viscérale, ou les deux, et/ou..., et/ou...

    Mais, Ludovic, votre ami Poudlard ne se jette jamais dans votre arène ? Il s'accroche à sa page et/ou à l'arrêt public ?

    Décidément, je suis sérieuse jusqu'à l'incontinence.

  • "tâche", pas tache, ou alors elle serait [litté]réticulaire. Ah (je prends le relais de Juan, durant son absence ;-) ).

  • "Ah (je prends le relais de Juan, durant son absence ;-) )."

    Ah ! non, alors !

  • Mon ami Poudlard : vous voulez parler de Montalte ? Je pense qu'il me lit de temps à autre.

    Sinon, j'ai bien compris votre message et vous avez en grande partie raison, mais ce qu'il faut quand même préciser c'est qu'une critique n'engage que celui qui la formule...et ceux qui y adhèrent.

  • Tiens, donc, Ernst, vous avez les chevilles enflées vous aussi ?? Sinon, là oui ! ;-)

    Précision utile, Ludovic, à laquelle j'ajouterai le poids de la médiatisation (qui force l'adhésion) :

    « La médiatisation, c'est la force d'imposition des modèles. »

    Jean Baudrillard

    Perso, je vous lis surtout comme un modèle à penser/à pensée(s) ; c'est très [in]formateur, et laisse libre en adoption. Mais c'est presque de la redite - en formule vulgarisée -, si on en réfère à ce que j'avais retenu de vous d'entrée de jeu :

    «…renouer avec cette conception antique de l’harmonie véritable, qui résulte de la coexistence d’entités irréductibles mais fonctionnant en réseaux.»

    Cette notion d'entités irréductibles tel un amont à partir duquel échafauder et un aval vers lequel développer en accomplissement(s).

    Poudlard, ça avait l'intention de se présenter comme un retour de boomerang pour [lui] signaler que je m'en étais saisie ailleurs. Mais il se peut que j'erre une fois de plus although I consider it the definition of life in a way.

  • Ludovic, bonjour. Je me sens accueillie par vos rubans de mots lumineux, et me risque, ici peut-être autant que vous - la culture cinématographique en moins - inutile de me le cacher.

    Je suis fan de L. Besson, à cause de "ce qu'il m'en reste". Y compris d'un film comme "Le Baiser du dragon", mais il me manque les Minimoys.

    C'est pourquoi votre article m'interpelle - ou pela. Indeed, j'adore aussi les Alien, et ne me suis pas agréablement trouvée "marquée" par le dernier. Je n'avais pas fait attention aux réalisateurs, pour être franche... (et zut).

    L'aura que véhicule un film comme Delicatessen (que je n'ai pas vu, mais dont on parle...), la marque de fabrique d'une A. Poulain - son actrice... jolie. Tout cela est vrai. Et pourtant, il faut se forcer, pour se retrouver à participer. C'est le cas pour moi.

    Je ne vois donc pas bien où "je" devrais en venir, je veux dire, à quoi correspond ce qui est développé ici, de lumineux - de courageux. Vous voudriez bien essayer (tout doucement) de me l'expliquer ? Thank you (vous rappelez ? cet officier anglais de la Grande Evasion...).

  • Je l'avais au courrier !! (Arthur et les Minimoys) : c'est top (cho-co-lat ! - on dirait ? como dans dame la chanson...).

    Bel été, je vous lirai,

  • Bel été à vous aussi !

    Nous sommes bien dans ces films, dans le registre des "marques de fabrique" : qui nous excluent d'emblée ou nous rameutent superficiellement ; rien qui ne dure vraiment en somme, rien qui n'engage.

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