"Un drôle de paroissien est l'un des films les plus ronds, les plus rythmés, les plus drôles, les plus évidents, les plus intelligents de leur auteur. Dans le paysage assez riche de la comédie française des années 60, Mocky arrive à se placer entre la vivacité et l'élégance des De Broca, Rappeneau, Molinaro voire Lautner, les inventions formelles de la Nouvelle Vague canal historique (voir le tournage dans les rues, le jeu avec le son et les effets de montage, ah ! ce raccord entre la pince et la prothèse), un goût certain pour l'héritage classique des Carné, Prévert, Clair voire Renoir où l'on retrouve ce talent (et l'amour qui va avec) à faire vivre les seconds rôles hauts en couleurs, et un sens du gag que l'on retrouve chez les maîtres du genre, Tati et Etaix."
Le lien du vendredi, ce sont les chroniques enthousiastes et documentées de Vincent sur quelques Mocky essentiels, à savourer sur le toujours passionant site Kinok !
Commentaires
En lisant ces quelques lignes à propos d'un trublion du cinéma, me reviens ces "grands" seconds roles, des tons, des "tronches", les âmes indispensables à des metteurs en scéne aimant les acteurs.
Jean Tissier en l'occurence, Michel Simon, Jules Berry, Carette, Saturnin Fabre, Pauline Carton, Carmet, Lonsdale, Daroussin, Suzanne Flon...
Mais...suis-je bête ! Quelques uns sont devenus des têtes d'affiches...C'était ce que l'on appelait ...des carriéres, je crois
Oui, je garde une affection pour la voix de Saturnin Fabre et la prestance de Jean Tissier...
Grand merci, Ludovic, c'est toujours agréable d'avoir l'honneur d'être cité dans ces colonnes.
A l'occasion d'une visite parisienne le mois dernier, j'ai mis la main sur un super livre des défuntes éditions Henri Veyrier consacré aux excentriques du cinéma français de Barrot et Chirat. superbe galerie de portraits.
Oui, c'est un très beau livre ! Dans le même créneau, "les oubliés du cinéma français" de Claude Beylie et Philippe d'Hugues est aussi passionnant.
Me faites marrer avec l'"élégance" de Lautner ; c'est comme les matheux, ils tiennent toujours à proclamer l'élégance de leurs équations réductibles au néant ; personne hors de leur secte ne comprend pourquoi, mais c'est comme ça, ils y tiennent comme un loufiat à son noeud pap' ou sa cravate.
Mais avoir du goût, c'est faire partie d'une secte (et n epas en avoir, faire partie d'une autre). Personne ne se comprend, jamais, en bon célinien vous le savez.