Plus le temps passe, plus il paraît improbable que le cinéaste se ressaisisse ; pourtant le spectateur attend encore (comme ce condamné qui demandait une minute au bourreau), mais ce n'est pas pour lui laisser sa chance, c'est pour au contraire être certain de ne lui en laisser aucune.
Speed racer ou Enter the void : la critique en général s'émerveille de la richesse de la forme pour mieux déplorer la puérilité du fond, or l'un ne va pas sans l'autre : c'est justement l'immaturité du cinéaste, son besoin de fascination et son désir de retrouver le sein idéal, qui lui font inventer de tels manèges.
Je ne sais pas pourquoi ce matin, face au lac ombrageux qui semblait prêt à gronder, je me suis souvenu de la sitelle affolée d'hier, la prenant presque en pitié de tenter de survivre dans un monde si vaste ; et puis j'ai chassé cette métaphore égotiste (et failli jeter les graines du balcon).