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  • SHOCK CORRIDOR

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    En plein règne panoptique, il n'y a pas à s'inquiéter : tout se sait, donc rien ne dure.

    Mais le Système depuis longtemps auto-suffisant et auto-satisfait, n'a plus besoin de cacher ses manigances : leur dévoilement le sert puisque celui-ci lui permet entre autres de toujours mieux affiner celles-là.

    La Terreur d'aujourd'hui n'est pas uniquement l'effondrement social des pays acquis de gré ou de force au "capitalisme du désastre", elle réside aussi dans leur désordre spirituel, dans la perpétuation sereine des désastres malgré les dénonciations les plus hautes en couleurs qui les encadrent, voire les accompagnent, qui n'en sont jamais que les produits.

    Que le code soit inconnu ou déchiffré ne change rien à la donne quand c'est notre attitude de réceptionniste, notre posture de patient, toujours plus cultivé, informé, concerné, ironique, sceptique, qui est la racine du mal.

    Nous voyons le monde en Windows infiniment diversifiées, parfois connectées sur des détails, le plus souvent superposées sans lien, séparées par notre regard moderne désormais incapable de résolution.

    Et c'est ainsi que Naomi Klein, sans esclandre ni scandale, se vend en supérette, entre Musso et Barbéry.

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  • ECRINS ET TOMBEAUX

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    La ronde de nuit : ironique obstination de Peter Greenaway à filmer des corps dans un cadre inflexible, qui les prive de la fausseté du réel cinématographique, qui les fige et les fixe et ainsi les empêche de prétendre vivre sous nos yeux.

    L'histoire est bien celle d'un meurtre dissimulé sous le portrait de groupe : le cinéaste n'enregistre ostensiblement que des personnages morts à force de contraintes et de postures, et non des acteurs singeant la vie.

    Au cinéma toutefois, un plan s'il est signifiant peut surpasser la démonstration des séquences articulées, surtout si celles-ci de plaisent à accumuler les signes pour retarder le sens ; un bref reflet vaut toujours mieux qu'une longue réflexion.

    Et c'est ainsi qu'Argento est grand.

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  • QUESTIONNAIRE

    Trouvé chez les blogueurs cinéphiles en lien ci-contre, un questionnaire des plus classiques avant quelques jours d'absence, sur le mode "Si j'étais..., je serais..."

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    Un film : l’ambiguïté infernale de Persona d’Ingmar Bergman

    Un réalisateur : Peter Watkins

    Une histoire d'amour : les remous inaboutis de celle de Mauvais sang de Léos Carax

    Un sourire : la nonchalance étudiée de celui de Gabriel Byrne dans Miller’s crossing des Coen

    Un regard : buté et ouvert : celui de Mouchette, de Robert Bresson

    Un acteur : l’incapacité à être heureux de Daniel Auteuil dans Un cœur en hiver, de Claude Sautet

    Une actrice : Juliette Binoche dans tous ces films, surtout les plus mauvais, où plus rien ne lui fait de l'ombre

    Un début : Denis Lavant titubant seul sur le boulevard Sébastopol dans Les amants du Pont-neuf de Léos Carax

    Une fin : Joseph Cotten voyant passer une femme qui ne s’arrête pas, dans Le troisième homme de Carol Reed

    Un générique : la sobriété de ceux des films de Woody Allen

    Une scène clé : chacune des scènes qui composent Flandres, de Bruno Dumont

    Une révélation : chaque nouvelle vision d’un film de Robert Bresson

    Un gag : un des Marx Brothers, au choix, sauf quand Harpo est seul

    Un fou rire : le passage de Pierre Richard sous le tapis dans Le coup du parapluie, de Gérard Oury

    Une mort : La tranquillité de celle de l’enfant mordu par le serpent dans Le Fleuve, de Jean Renoir

    Une rencontre d'acteur : Celle de Michel Aumont, au fond d’une salle où je distribuais l’été des cornets de glaces à l’entracte, en 1989. Il dormait, ou faisait semblant, semblable à tous les morts qu'il avait joués.

    Un baiser : le malaise sensuel de celui qui dure dans les Harmonies Werckmeister, de Bela Tarr

    Une scène d'amour: La somptueuse variété des plans décrivant celle de La bête, de Walerian Borowczyk.

    Un plan séquence : la bouleversante mélancolie du monologue du Major Amberson, dans La splendeur des Ambersons d'Orson Welles

    Un plan tout court: l’incompréhensible effroi procuré par la bouche largement ouverte de Donald Sutherland à la fin de L’invasion des profanateurs, de Philip Kaufman

    Un choc plastique en couleurs : Les couleurs de L’ami américain, de Wim Wenders

    Un choc plastique en N&B : le noir et blanc des films de Carl Theodor Dreyer

    Un choc tout court: La fellation imprévue, prodiguée par Maruscka Detmers dans Le diable au corps, de Marco Bellochio

    Un artiste surestimé : David Lynch

    Un traumatisme : la violence de Full métal Jacket vu à sa sortie à 19 ans, au côté de mon père qui me jaugeait du coin de l’oeil

    Un gâchis : La dégringolade esthétique et spirituelle des frères Taviani, de Roman Polanski, d’Eric Rochant, de Werner Herzog…

    Une découverte récente : la beauté froide des épisodes d’Heimat, d’Edgar Reitz

    Une bande son : celles des films d’Eric Rohmer

    Un somnifère : Douglas Sirk

    Un monstre : Link, l’orang-outang voyeur et meurtrier du film éponyme de Richard Franklin

    Un torrent de larmes : Les retrouvailles finales de Je sais où je vais de Michael Powell

    Un frisson : le dernier en date : celui procuré par l’ambivalence de Bug de William Friedkin

    Un artiste sous-estimé : Ermanno Olmi

    Un rêve : ceux d’Allonsanfan des frères Taviani

    Un fantasme : Figurer immobile dans un plan composé par Peter Greenaway

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