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    On retrouve avec Mother le brio stylistique de Bong Joon Ho, celui de Memories of murder et de The Host, qui consiste à passer en douceur ou violemment du naturalisme cru au fantastique insidieux, du polar à la chronique sociale, de la surprise au suspense, de l’atonie aux emportements. Exemple parmi d’autres : la contre-plongée d'une façade en plan fixe, qui dans un premier temps déroute du fait de son cadrage, puis intrigue car dans la ligne de fuite, une forme insiste ; le spectateur finit par reconnaître l’immobilité d’une chevelure de femme renversée, un meurtre sordide a eu lieu ; une autre tête cette fois curieuse s’avance alors dans le champ, et leur association cocasse désamorce la morbidité de la scène, en dissipe le tragique ; cette intrusion prépare celle des enquêteurs, policiers empotés qui s’alignent dans le cadre, brève satire sociale.

    Parfois l'envie de classer soigneusement les livres accumulés, et parfois le désir de tout jeter et de reprendre à zéro, d'oublier les gloses et les fulgurances au profit du livre capital. Homère ?

    Si le réel n'est jamais exactement ce que l'on perçoit, si nous ne sommes que le produit de nos représentations, alors peut-être tout n'est-il pas perdu : je pense donc je suis un autre.

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    Pour se prémunir d'un mal identifié, on se tend de tout son être vers ce qui s'en éloigne le plus, s'offrant ainsi, pieds et poings liés, à plus dangereux encore. Naufragé, ce ne sont pas les profondeurs marines ou d'éventuels requins qui sont à craindre, mais les mouettes, acharnées à crever les yeux roulant en tous sens à la surface des vagues.

    Une rigoureuse étude scientifique assure que les "films tristes" augmentent significativement le risque de développer une migraine dans les trois heures. J'apprends par ailleurs dans un entretien avec Première qu'Almodovar soufffre de migraines sévères. Tout cela ne me dit pas s'il est logique que les films de cinéastes migraineux rendent tristes, mais enfin...

    Elle est belle, et seule sur ce banc, mais le livre dépassant du sac me dissuade de l'aborder. La mauvaise littérature appauvrit considérablement les relations humaines.

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    Dans La Religieuse portugaise, le personnage qui se fond dans un autre (grâce à ces champs/contrechamps frontaux sur le même fond indistinct), ou qui disparaît du paysage comme du plan (Lisbonne et ses promontoires se faisant face, permettant de voir la ville tout en en étant inclus dans celle-ci), au même instant les fonde. La fiction s'efface derrière la structure qui lie entre eux les émotions et les lieux, les mots et les sens. Une chapelle, un ballon, un sein en transparence peuvent enfin éclater de grâce, puisqu'il ne sont plus seulement accessoires mais sujets. (la critique complète sur Kinok)

    La haine, c'est bien le mot, que suscite Les petits mouchoirs de Guillaume Canet chez une certaine frange de la critique, gorgée de lapsus et de dévoilements, est une preuve définitive que le livre d'Onfray contre la psychanalyse est erroné.

    Merci à tous les participants du questionnaire "La Mort au cinéma", du lecteur avançant masqué au blogueur influent, du cinéphage anonyme au critique de cinéma. N'hésitez pas à me communiquer des réponses qui auraient échappé à mon recensement scrupuleux.

     

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